Vive les tracances

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Je repars, mais cette fois en tracances m’a dit ma voisine. En quoi, j’ai répondu? J’imaginais une nouvelle berline de chez Citroën, une sorte de villégiature avec bien-être et détente au programme, mais non, partir en tracances est un nouveau concept. Ma voisine m’a expliqué que depuis cet été, les tracances font des heureux aux six coins de France (quatre non ?). En gros, on part en vacances mais on bosse. On invente des trucs de nos jours ! Personnellement, en vacances, je travaille toujours sur mes écrits personnels, mais c’est une passion, j’imagine que la plupart de nos concitoyens n’emportent pas leurs dossiers pros en congé. Nos boulangers ne font pas de pain, les footballeurs ne font pas de matchs, nos commerciaux n’ont rien à vendre, les couvreurs et les agents de police ne prennent pas de couverture. Ce sont les vacances ! Rien d’autre. La définition du dico est très claire : « Période légale d’arrêt de travail des salariés, pendant laquelle de nombreuses personnes se déplacent.» Et cela cinq semaines dans l’année, histoire de recharger les batteries, de penser à autre chose et de manger des tonnes de glaces et de saucisses. Alors, au diable l’oxymore tracances, ce mot mot-valise qui n’incite pas à les faire nos valises. Remarquez, bientôt on sera peut-être en vacances sur notre lieu de travail, on fera des réunions pendant les parties de pétanque, des siestes pendant les rapports (malin) et l’on demandera à notre chef de service de nous étaler de la crème dans le dos.