Virginie Messemer et Nat Stresser : Arts, vivantes

Elles nous ont adressé un mail qui disait : « Bonjour, nous sommes des artistes du secteur de Haguenau. Elle est peintre et je suis photographe. Nos compagnons sont frères et nous avons exposé pour la première fois au même endroit, au salon international ART3F de Mulhouse ». Virginie est photographe, Nathalie est peintre. Les deux « presque belles-sœurs » ne travaillent pas ensemble, mais elles prennent la même route et partagent l’affiche, parfois.

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Qui êtes-vous Virginie ?

Je suis née à Strasbourg, je vis à Haguenau avec mon conjoint depuis huit ans. C’était déjà un loisir intense, mais j’ai commencé la photographie en professionnelle il y a trois ans, en plus de mes activités dans les travaux publics où je suis assistante de bureau d’études.

Qui êtes-vous Nat ?

Je suis née à Haguenau, j’ai fait 1 000 métiers, de réceptionniste à paysagiste, après des études d’art et un bac arts plastiques. Depuis trois ans, je ne fais que ça, je peins et j’expose en galerie ou dans des salons.

Nat, vos peintures sont abstraites, mais vous n’avez pas toujours fait ça ?

Absolument. J’ai commencé à faire du pastel sec, des portraits et depuis huit ans, je fais de l’abstrait. Pour moi, ce ne sont pas juste des taches sur un tableau, comme certains peuvent le penser, c’est de l’ordre du ressenti, c’est entièrement moi. Et souvent dans les expositions, les gens partagent cela.

L’une des toiles de Nat Stresser.

Vous parlez de vos vibrations qui sont guidées par vos émotions !

C’est cela. En fonction de la musique que j’écoute, parfois je pleure, où je suis simplement triste, et du coup cela se ressent sur ma toile. Quand les gens regardent les tableaux, ils sentent cette ambiance. Je dis ça parce que je les entends souvent lorsqu’ils arrivent sur mon stand, ils disent parfois que ça donne la chair de poule.

Virginie, c’est aussi le cas pour vous ?

Oui, j’aime donner de l’émotion aux gens. On donne de sa personne, on se dévoile et il est vrai que, quand les gens restent bouche bée devant mes photos, je ressens des frissons. Nous avons eu de très bons retours sur le salon ART3F.

Pour vous Virginie, qu’est-ce qu’une photo réussie ?

C’est quand on n’a plus rien à enlever. On m’a souvent demandé comment je travaillais. Je réponds que je travaille d’abord en couleur, et ensuite je transforme les images en noir et blanc. Je n’hésite pas à enlever ce qui m’embête, mais cela ne sera que de petites retouches. J’ai parfois une inspiration en retravaillant mes photos, par exemple sur une photo prise à Berlin, j’ai juste laissé un cœur rouge. Si ça améliore la photo, je peux aussi la recadrer.

Vous préférez travailler le noir et blanc ?

Oui. Pour les portraits je fais aussi de la couleur, mais c’est ma signature pour les photographies d’art, typées industrielles ou de rues. Avec le noir et blanc, on va directement à l’essentiel. Parfois avec la couleur l’émotion disparaît. C’est Étienne List de Strasbourg qui m’a beaucoup inspirée, mais j’aime Raymond Depardon et Robert Doisneau. Je travaille surtout lors de voyages ou de week-ends. En fait, je n’arrive plus à regarder quelque chose sans me demander comment cela peut rendre en photo. C’est une obsession, j’aimerais mettre sur pause de temps en temps, mais je n’y arrive pas. Si je n’étais pas photographe, je serais muette, cela résume très bien ma démarche. J’essaye de trouver un angle différent, de ne pas faire comme tout le monde. Nat est ma marraine de cœur, au fur et à mesure de nos discussions elle m’a poussée.

L’une des photos de Virginie Messemer. / ©Documents remis

C’est exact Nat ?

Oui, si vous croisez Virginie dans les rues de Haguenau vous la verrez rarement sans son appareil photo. Moi, je suis dans le métier depuis quelques années déjà, je suis aussi un petit peu à l’international, je lui ai donné quelques conseils pour évoluer dans ce milieu, je partage mon expérience. Mais je ne suis pas photographe, je n’ai pas de conseils techniques à lui donner. Je suis avec mon mari depuis 30 ans, Virginie vit depuis huit ans avec le frère de mon mari, on est « belle-sœur », nous ne sommes pas des amies qui se voient tout le temps, mais nous sommes très vite arrivées sur le sujet de l’art. Il y a quelques semaines nos passions se sont réunies pour la première fois, chacune sur son stand, lors du salon ART3F qui fêtait ses dix ans. J’avais déjà fait un Art shopping au Carrousel du Louvre à Paris et j’ai souvent exposé à Haguenau, à Souffle d’Art à Soufflenheim, à Schweighouse-sur-moder, à Wissembourg ou à Brumath. En 2022, j’exposerai à Saverne.

Virginie, quel regard portez-vous sur le travail de Nat ?

J’ai vu son évolution, notamment vers la couleur, et depuis trois ans elle est très présente sur les réseaux sociaux. Forcément, cela me donne envie de la suivre dans cette voie.

Et vous Nat ?

J’aime bien ce qu’elle fait. Finalement je n’avais vu ses photos que sur son site, et dernièrement elle a fait des tirages et c’était vraiment chouette ses photos noir et blanc, son style industriel, sa mise en valeur des textures qui ont beaucoup marqué les visiteurs du salon ART3F. Elle entre peu à peu dans ce milieu.

Vous confirmez, Virginie ?

Oui, mais je dois dire que le travail d’Impression panoramique, un imprimeur d’Illkirch, est très important. Sur l’une des photos, il y a une voie de chemin de fer en perspective, deux personnes m’ont affirmé qu’elles avaient eu envie de toucher les petits cailloux autour des rails. Du coup, grâce à cette exposition, on m’a proposé des projets pour 2022, même jusqu’en Allemagne.