Trouver le point d’équilibre

L’AS Haguenau Handball a établi une politique relativement claire : intégrer les jeunes du secteur dans les différentes équipes seniors. L’équilibre entre moyens et ambitions sportives n’est pas forcément évident.

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 Le club se porte bien. » Déjà, ça, c’est un bon début. Le vice-président de l’ASH Handball, Claude Fiege, résume en quelques mots la situation du club : « À 2-3 licenciés près, les effectifs sont stables – autour de 225 cette année – l’équipe 1 joue le maintien en Nationale 3, et au niveau des jeunes, ça se passe bien. »

Les jeunes, c’est le cœur du projet de l’ASH. Pratiquement toutes les catégories de jeunes sont au niveau régional, et on compte 25 à 30 gamins à l’école de hand. « On travaille pour les incorporer en senior. » Et notamment en équipe 1, qui évolue pour la 2e année en Nationale 3, après une montée peut-être un peu rapide selon le coach Lionel Siegel : « Historiquement, on n’avait pas prévu de monter aussi vite. Mais en Pré-Nat on avait un groupe qui fonctionnait bien… Le problème, c’est qu’on est dans une poule parisienne, et que les déplacements sont compliqués. »

Un championnat « bâtard »

Entre les étudiants qui ont du mal à se libérer toute une journée et les « cadres » qui ont aussi une vie privée et professionnelle chargée, Lionel peine à aligner une équipe vraiment compétitive à l’extérieur.

« On a un peu un double championnat : celui à domicile, et celui à l’extérieur. On est un peu coincés au niveau de la performance. La génération 99 a du talent, mais elle n’est pas tout à fait mûre, et j’ai des anciens qui ont pas mal de contraintes professionnelles… Dans certaines fins de matchs, on paye un peu tout ça. Avec Thionville, Mulhouse et Plaisir, on va se disputer le maintien. »

La faute aussi à une N3 mal foutue, avec des distances importantes pour… pas grand-chose. « Un déplacement, c’est 1500€, 2000€ », poursuit le coach. « Et quelle plus-value on a à jouer à Paris ? On va huit fois à Paris pour jouer une heure, dans une salle à 16 degrés devant
10 pelés. »
La structure même de ce championnat est donc dure à gérer. « C’est un championnat un peu bâtard », résume Lionel.

C’est aussi cela le quotidien d’un sport qui vient de mettre en lumière les meilleurs du monde, en Allemagne et au Danemark. Non sans retombées au niveau local. Claude Fiege reconnaît qu’en période de championnat du monde, « il y a toujours des gamins qui viennent. On les prend et on leur fait une licence pour la saison prochaine. » Et si ça peut amener quelques parents de plus pour faire tourner la buvette, le vice-président appréciera aussi.