Suzuki S-Cross 1,4 l Boosterjet Hybrid, le pari de la micro-hybridation

Suzuki a toujours su faire des véhicules dans l’air du temps, portés par une transmission intégrale de premier ordre. Le S-Cross en est l’un des fiers représentants. Le SUV compact de la firme japonaise revient avec un intéressant moteur micro-hybride.

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Avant de tirer sa révérence, la génération actuelle du S-Cross, sortie en 2013 et restylée en 2016, s’offre un dernier tour de piste avec un nouveau moteur hybride. L’objectif est bien évidemment de baisser les émissions de CO2 en réponse aux pressions des instances européennes. La mutation se fait donc à marche forcée. Tous les modèles de Suzuki, à l’exception de la Celerio, bénéficie déjà d’une motorisation hybride. C’est au tour du S-Cross d’ajouter cette possibilité à sa proposition.

Petite étincelle

Pour maîtriser les coûts de production et ainsi contenir les tarifs affichés, Suzuki a fait le pari de la micro-hybridation. La marque recycle le 1,4 l essence 140 ch qui avait disparu du catalogue. Le bloc perd 11 ch dans l’opération (129 ch) mais il est doté d’un compagnon de route, en l’occurrence un alterno-démarreur qui apporte 13,6 ch et 53 Nm de couple disponibles tôt dans les tours. L’ensemble repose sur une petite batterie de 48 volts, stockant 0,4 kWh. C’est elle qui est en charge d’alimenter le moteur électrique placé sur l’alternateur.

Cette solution éprouvée est fiable, peu coûteuse et efficace. L’embonpoint ne dépasse pas les 15 kg. Le surcoût, lui, est de 1 500 €. Cette hausse des tarifs est en grande partie compensée par la diminution du malus. Pour la version 4×4, le malus annule complètement ce surcoût. Il n’est toutefois pas possible de rouler en 100 % électrique.

Le système ne sert qu’à aider le moteur dans les phases les plus gourmandes, comme les accélérations, et à récupérer de l’énergie lors des freinages et des décélérations. Pour autant, le S-Cross ainsi doté n’est pas gagnant sur toute la ligne : la vitesse de pointe perd 10 km/h. À 190 km/h, elle reste tout de même bien au-delà des limites autorisées. Les performances, elles, demeurent identiques. Le crossover nippon avale le 0 à 100 km/h en 9,5 s (4×2), ce qui le place au niveau des très bons élèves dans ce domaine. Les émissions passent de 150 à 127 de CO2 g par kilomètre en 4×2 et de 164 à 139 g en 4×4 (WLTP). Le malus disparaît en 4×2 et descend à 75 € (190 € dans les plus hautes finitions) en transmission intégrale. Les consommations baissent entre 10 et 20 % selon les usages.

Le poids des ans

Plein de bonne volonté, le S-Cross parvient mal à dissimiler le poids des ans. Sur le fond, il n’y a pas grand-chose à lui reprocher si ce n’est l’usage abusif de plastiques durs. La qualité d’assemblage est au rendez-vous et la dotation technologique est riche (régulateur de vitesse adaptatif, reconnaissance des piétons, démarrage sans clé, navigation connectée, etc. Sur la forme, la présentation est austère. L’habitabilité, elle, est bonne. Le coffre reste acceptable avec ses 430 l. Les tarifs débutent à 24 340 € en 4×2 et grimpent à 27 540 € en 4×4. Cela demeure bien en deçà d’une concurrence qui propose en outre rarement la transmission intégrale. À l’arrivée, le S-Cross se positionne intelligemment : un peu moins bien loti que ses rivaux, il répond par un excellent rapport qualité/prix. Vivement la suite.