Scheibenhard – La créatrice Nadiya Rauscher imprime sa marque

Nadiya Rauscher a ouvert les portes du magasin à son nom à Scheibenhard en juin, un rêve un peu fou dans un village de 800 âmes pour cette créatrice de mode originaire du Togo d’où elle ramène les tissus.

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La designer mode Nadiya Rauscher dans son magasin-atelier aux couleurs éclatantes. / ©SB

Si vous cherchez des couleurs pour égayer votre garde-robe printemps-été et des coupes originales, bienvenue chez Nadiya Rauscher. Ici, c’est du sur-mesure féminin et surtout, des pièces uniques. Pas de prêt-à-porter, classique et en dix exemplaires. Mais des petits hauts bariolés, des jupes plissées, et même des robes de mariée. « J’ai beaucoup de commandes en ce moment, les mariages avaient tous été remis à plus tard à cause du covid », note la couturière. C’est aussi la crise sanitaire qui l’a « motivée à
100% »
pour lancer son enseigne à Scheibenhard. « C’était osé dans un petit village calme », sourit-elle.

Mais Nadiya a l’expérience de sa précédente boutique, à Libreville, au Gabon, où elle employait deux salariés et a fait ses études de designer mode. Née au Togo il y a 40 ans, elle y retourne deux à trois fois par an : « Pour me ressourcer auprès de ma famille et m’approvisionner en tissu. C’est de l’imprimé ciré Wax, un peu épais, 100% coton. Je fais aussi le tie-and-die là-bas avec ma belle-sœur : on prend du tissu blanc et on ajoute les couleurs, ça ne donne jamais la même chose ». Et pas question de le faire en Alsace, « le climat, l’environnement, la peur de se tacher » ne donneraient pas le même résultat !

Défilé de mode

Fin mars, la créatrice a organisé son premier défilé de mode dans la salle polyvalente de Scheibenhard, un énorme succès puisqu’aujourd’hui ses clientes viennent aussi bien de Strasbourg que de Haguenau. Lorsqu’elles poussent la porte de la boutique, Nadiya les oriente vers un modèle ou griffonne un croquis et propose un tissu… Arrivée en Alsace en 2012 avec son mari rencontré en Afrique, elle a aujourd’hui aussi un petit modèle en la personne de sa fille, 4 ans et demi : « Elle veut le même blouson que moi, tout pareil ! »