Robin Leon – Sur son nouveau chemin

Avant le covid, il surfait sur la vague d’Immer Wieder Sonntags, l’émission de la télévision allemande qui a lancé sa carrière en 2016. Le trompettiste et chanteur Robin Leon sort de deux années compliquées, mais le jeune homme de 25 ans qui chante maintenant du côté de Kirrwiller a travaillé sans relâche sur un album qui sort le 17 juin. Il le présentera sur scène, à Ettendorf.

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©DR

Vous n’avez pas sorti de disques depuis cinq ans, c’est un grand retour ?

J’aurais dû sortir un album en 2020, mais avec la pandémie ça n’a pas été possible. Entre-temps, j’ai changé d’équipe de production, de manager, de maison de disque, c’est un tout nouveau chemin. Maintenant que c’est plus calme, on relance la machine à fond pour faire les grandes émissions télé en Allemagne. Sur ce nouvel album, il y a 14 nouveaux titres, une reprise de Comment ça va ? que j’ai remixée et modernisée. J’ai écrit deux chansons, dont un slow en hommage à mon père. La musique permet tellement d’adoucir les peines. Il y a aussi beaucoup de chansons commerciales, mais aussi des titres plus rock schlager.

Cet album sort le jour de votre concert annuel dans votre village, le 17 juin, c’était important pour vous ?

Oui. L’an dernier nous étions 2000 personnes sur le terrain de football, mais cette année nous revenons dans la salle de 800 personnes. C’est l’occasion d’inviter d’autres artistes du Schlager, comme Anita et Alexandra Hofmann. Et il y aura d’autres surprises.

Comment avez-vous vécu cette période d’inactivité sur scène ?

Au début, le premier confinement, c’était très compliqué, parce que j’étais sur la tournée autour de l’émission Immer Wieder Sonntags. C’était quatre ans de travail et tout s’est arrêté au bout de 25 représentations. À partir du deuxième confinement, j’ai commencé à travailler sur l’album, j’ai même appris la guitare, enfin, j’ai bien bossé. Donc ça allait. J’ai pris ces instants comme une sorte de pause. Mais la scène m’a manqué, nous avons été arrêtés un an et quatre mois.

Depuis presque un an, vous êtes au Royal Palace de Kirrwiller ?

Oui, une quinzaine de fois par mois, l’après-midi dans la discothèque je fais mon show pendant une demi-heure, et le soir je suis sur la passerelle avec ma trompette et j’improvise sur les mix du DJ, je fais des reprises d’Amir ou de Kendji en français, ou des trucs comme Pour un flirt ou du Claude François, quelque chose qui n’a rien à voir avec mes spectacles de Schlager. En fait, je suis à Kirrwiller lorsque je ne suis pas en concert ailleurs. J’adore cette sorte de résidence scénique.

Et vous prenez autant de plaisir au Royal Palace que lors de vos concerts ?

Oh oui, c’est tellement différent, j’apprends beaucoup de choses, comment réagir avec le public en français, c’est vraiment un truc classe. Du coup cela fait évoluer mon propre show, alors qu’avant le covid, j’étais dans mon truc Schlager à 100 %, sans me poser plus de questions, car tout roulait. Maintenant je travaille pour entrer dans les plus grandes émissions en Allemagne et j’ai même de nouveaux contacts en France. Grâce à cette période, j’ai pris conscience que je pouvais me diversifier. Je suis un mélomane éclectique qui ouvre d’autres portes, alors que je n’y avais jamais pensé.

En tant qu’artiste, uniquement en tant qu’artiste, vous sentez-vous plus allemand que français ?

Ah non, je me sens alsacien, français à 100%. Je ne m’en suis pas rendu compte au tout début, mais c’est pour ça que ça marche très fort en Allemagne, le fait d’être français est un atout. De l’autre côté du Rhin, ils sont fans de mon accent, pour eux il est exotique.

Vous vivez votre vie d’artiste, et cela vous rend heureux ?

Oui. Je veux faire ce métier depuis que j’ai 10 ans. Quand j’ai gagné Immer Wieder Sonntags, je passais le bac, et mes profs me disaient de continuer, d’aller en BTS et je leur ai dit que c’était impossible, que je ne pourrai pas partir en tournée. Pourtant, mon père qui était très protecteur pensait que ce n’était pas un vrai métier, qu’il fallait un salaire sûr tous les mois. Mais moi je n’aime pas la routine, je ne pourrais pas faire un métier où l’on est obligé d’aller au bureau tous les jours. Ce que j’adore dans la musique, c’est qu’aucun jour ne se ressemble, le côté itinérant. C’est certain que c’est un risque, quand le covid est arrivé je ne dormais pas tranquille, heureusement que les aides de l’État sont arrivées.

Vous avez bien fait, d’ailleurs vous êtes chaque année dans le top des personnalités préférées des Alsaciens du Nord organisé par Maxi Flash !

Oui, je suis ça de très près, j’ai vu que j’étais très bien classé sur Internet et au classement final (NDLR : 7e en 2020 et 12e en 2021). Lorsque les fans viennent me voir en concert, elles apportent le Maxi Flash. Je le signe pour leur famille; c’était le cas lorsque j’ai répondu au questionnaire Maxi Proust.

Comment vous sentez-vous dans ce monde, numérique, digital, et crépusculaire ?

Je trouve que nous les artistes, nous sommes quand même gâtés. Nous avons la possibilité de passer à la télé, de faire des clips, de nous faire connaître. Avant, l’artiste qui ne faisait pas de télé n’était pas du tout connu. Aujourd’hui, on peut devenir une star en quelques jours grâce aux réseaux sociaux. Malheureusement les ventes de CD ont été divisées par 10 ou 20, et le streaming devient un gros problème pour nous.

Quel est votre rêve le plus fou ?

Faire une très grande salle de 7000 personnes pour moi tout seul, c’est vraiment le gros kif que j’aimerais m’offrir un jour, mais cela fait cinq ans que je suis là, on ne peut pas tout avoir tout de suite.   


 

Maxi Flash offre le nouvel album de Robin Leon aux 10 premières personnes qui répondent à cette question très compliquée : Dans quel village d’Alsace du Nord, Robin Léon organise-t-il un concert chaque année ?

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