Retour sur l’E3 2019, Salon International du Jeu Vidéo

La semaine dernière, du 11 au 13 Juin s’est déroulé l’événement annuel phare du jeu vidéo, la convention internationale de l’Electronic Entertainment Expo. Chaque année, la ville de Los Angeles donne rendez-vous aux joueurs, mais aussi et surtout aux principaux acteurs de l’industrie pour y dévoiler l’avenir du milieu.

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S’il est loin d’être le plus marquant de l’histoire de la convention, cet E3 a tout de même eu droit à son lot de surprises inattendues, et ce malgré une édition plutôt limitée en contenu exclusif. Si beaucoup regretteront l’absence de titres inédits pour cette année, les développeurs ont précisé la date de sortie de jeux très attendus pour l’horizon 2020. Petite nouveauté cependant : les jeux indépendants semblent prendre de plus en plus d’importance dans le salon, avec une conférence dédiée aux petits studios qui a particulièrement été appréciée par les fans. Malgré cela, il semblerait que l’édition de cette année marque principalement une transition  qui consolide ses promesses de l’an passé : l’arrivée fin d’année de Stadia, la première console de Google et la sortie l’an prochain de jeux déjà populaires comme le remake de Final Fantasy VII, Cyberpunk 2077, Animal Crossing ou encore Watch Dogs Legion.

Une statistique qui fait mal

On retiendra une statistique qui fait mal : près de 50% des jeux présentés lors des conférences avaient déjà été annoncés lors de l’E3 2018. Pire, si l’on compte tous les jeux que l’on connaissait avant cet E3 (qui ont donc été annoncés entre l’E3 2018 et l’E3 2019) c’est environ 75/80% de jeux non inédits. Un chiffre qui s’explique par une génération de console en fin de vie : la technologie est en passe de se renouveler, et il est donc peu pertinent pour les développeurs de surcharger les catalogues de machines déjà bientôt dépassées.

Le marché du jeu vidéo était jusqu’à lors principalement disputé entre trois grands acteurs : Sony (PlayStation), Microsoft (Xbox) et Nintendo (Switch). Mais cette année, tout risque d’être chamboulé dans cette concurrence à trois vitesses. L’avenir du jeu vidéo sera composé demain d’un quatrième acteur avec l’arrivée de Google et de sa console Stadia attendue pour novembre 2019. De leurs côtés, les cadors historiques planchent déjà sur la nouvelle génération de consoles prévue pour Noël 2020 avec la PS5 du côté Sony et le mystérieux Projet Scarlet, nom de code de la future console de chez Microsoft.

Quelques nouveautés tout de même

Hormis les consoles, et malgré qu’elles soient peu nombreuses, les quelques annonces de jeux inédits sur le salon ont susciter un réel intérêt chez les fans. Pour les nouvelles licences il fallait jeter un coup d’œil à la conférence de Bethesda (studio à l’origine de Skyrim, Quake, Fallout ect…), qui a annoncé deux titres plutôt biens accueillis : Ghost wire Tokyo, réalisé par les créateurs de Resident Evil, et Death Loop, développé par les français à l’origine de Dishonored – deux licences à fort succès critique. Chez Ubisoft (Assassin’s Creed, Just Dance, Rayman, Far Cry ect…) on retiendra l’annonce de God and Monster, un jeu dont on ne sait que peu de choses mais qui a été présenté comme particulièrement ambitieux. L’incontournable développeur et constructeur de consoles nippon Nintendo (Gameboy, Wii, Switch, Nintendo DS…) a de son côté lancé un énorme pavé dans la marre en annonçant une suite à Zelda: Breath of the Wild, vingt-huitième chapitre d’une de ses licences phare débutée en 1986 avec The Legend of Zelda.

Cette édition concrétise également une tendance déjà observée depuis quelques années : l’investissement croissant d’acteurs de cinéma dans l’industrie du jeu vidéo. Car même si Guillermo Del Toro, Léa Seydoux, Ellen Page ou encore Michael Fassbender avaient déjà donné leurs traits à certains personnages de jeu, aucun acteur n’avait encore généré un engouement comparable à celui crée par Keanu Reeves lors de sa présentation sur scène du jeu Cyberpunk 2077. L’élocution de l’interprète de Neo (héros du film Matrix) a tellement plu qu’il fut propulsé en quelques jours comme égérie d’une nouvelle connivence entre 7ème et 10ème art. N’en déplaise à Jon Berntal, acteur principal de la série Netflix The Punisher et qui a dirigé de son côté la présentation du nouveau jeu Ghost Recon d’Ubisoft

L’édition 2020 sera un grand cru

Nous retiendrons de cet E3 sa générosité sur le nombre de dates de sortie dévoilées et sur la place toujours grandissante qu’il accorde à la scène indépendante. Absent cette année, Google devrait faire une entrée explosive à l’E3 l’an prochain, avec de grandes chances pour que la console Stadia bénéficie de sa propre conférence sur le salon. Ainsi, l’E3 2020 serait d’autant plus historique puisque pour la première fois depuis de nombreuses années un nouveau constructeur s’inviterait à Los Angeles. Il s’agit aussi de la première fois depuis la naissance du salon que Sony fait faux bond, une retraite qui annonce généralement un retour en force l’année suivante.

Mise en perspective avec l’augmentation du nombre de jeux indépendant sur le salon, l’annonce d’une nouvelle génération de consoles, l’arrivée d’un nouveau constructeur (et pas des moindres), un catalogue de jeux déjà très fourni et l’arrivée du streaming dans le jeu vidéo : l’édition 2020 de l’E3 qui se tiendra le 9, 10 et 11 juin prochain s’annonce déjà comme un rendez-vous exceptionnel pour l’industrie du jeu vidéo.