Rendre à la nature

Cette année encore, l’Institut National des Sciences Appliquées de Strasbourg (l’INSA) s’est associé à la ville de Brumath pour investir le sentier forestier « D’ici et d’ailleurs » et y installer des œuvres éphémères. La 12e édition de l’exposition en pleine nature du Land’art a été inaugurée samedi dernier et devrait rester en place jusqu’à l’an prochain.

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Pendant un an, une vingtaine de créations temporaires longeront les 2,7 km du sentier
« D’ici et d’ailleurs » à Brumath. Ces réalisations en pleine nature ont été pensées et construites par des étudiants en seconde année d’études d’architecture à l’INSA de Strasbourg sous le pilotage (comme les années précédentes) de leur enseignante et artiste Anne Vrijs. Étienne Wolff, maire de la ville et Jean-Pierre Jost, adjoint au maire en charge de l’environnement et de la forêt étaient tous deux présents avec les élèves et les riverains le 12 octobre à l’occasion de l’inauguration.

Des œuvres en pleine nature

Construites uniquement avec des ficelles et des éléments naturels trouvés sur place (bois tressé, feuilles, branches), les œuvres créées par les élèves d’Anke Vrijs évoluent avec le terrain, jouent avec la perspective, la verticalité des arbres et la lumière pour s’inclure de manière visuelle et pratique dans l’environnement qui les entoure.

Mais avant de creuser, scier, planter et d’attacher les éléments de leurs constructions, les élèves artistes n’ont pas eu connaissance du site. Ils n’ont que deux jours à compter de la découverte du sentier pour finaliser leurs idées. Adrien fait partie de ceux à qui l’exercice a plu : « Dès l’arrivée sur le sentier, il a fallu trouver un emplacement, réfléchir à une idée et à sa mise en place […] il faut se laisser guider par son instinct. »

Un mouvement artistique unique

Le « Land’art » est un courant d’art contemporain qui vise à exploiter la nature et ses matériaux. Comme à Brumath, le plus souvent, les œuvres revendiquées du courant du Land’art sont en extérieur, exposées aux éléments naturels et soumises à l’érosion. Ces créations ne se contentent pas de représenter la nature, elles la composent. Les premières créations du genre ont été réalisées dans le désert américain à la fin des années 1960 et étaient initialement pensées pour faire sortir l’art des musées. Aujourd’hui, l’expression « sortir des sentiers battus » n’a jamais été aussi obsolète, puisque partout dans le monde, les artistes investissent les endroits désolés ou seule la nature impose ses constructions. À partir d’aujourd’hui, si vous passez à côté du lieu-dit du Breiderweg ou sur le sentier « D’ici et d’ailleurs », n’hésitez pas à vous promener aux alentours. Vous pourriez être surpris.