Pour bannir les thérapies de conversion

Depuis quatre ans, Aurélien Heiligenstein mène le combat contre ces pratiques qui entendent transformer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Sa pétition qui cumule plus de 115.000 signatures s’est transformée en une proposition de loi soutenue par de nombreuses personnalités qui ont signé, comme le présentateur Olivier Minne, les chanteurs Eddy de Pretto ou Bilal Hassani, les chanteuses Hoshi ou Lola Dubini, l’ancien député européen PS Édouard Martin, la journaliste Éloïse Bouton ou la députée allemande écologiste Terry Reintke.

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Aurélien Heiligenstein : « C’est un combat mené par un hétéro ».

En France, aucune loi n’interdit les thérapies de conversion. Au sein de l’Union européenne, Malte est le seul État à avoir banni ces pratiques qui visent à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne LGBT par des traitements psychologiques ou médicaux. 

En 2016, lorsqu’il tombe sur un article de Libération sur le sujet, Aurélien Heiligenstein peine à réaliser que les thérapies de conversion sont encore appliquées dans certains cas.
« Cet article m’avait glacé le sang», se souvient le Haut-Rhinois de 27 ans. « Dans la foulée, j’ai lu le Code civil, le Code pénal, j’ai contacté un avocat. Pour un constat : en France, tout cela est légal », raconte le jeune homme qui lance sa pétition sur le site change.org. Dans son combat, Aurélien Heiligenstein peut compter sur le soutien de personnalités favorables à la proposition de loi visant à interdire les thérapies de conversion.

D’autres combats

Porté depuis juin 2020 par la députée LREM de l’Allier Laurence Vanceunebrock, la proposition de loi n’est pour l’heure toujours pas inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. « Ensemble, nous avons collecté des témoignages, des rapports d’études, en nous inspirant sur la loi existante à Malte, pour établir une proposition de loi qui soit solide », explique Aurélien Heiligenstein. Le but : interdire les thérapies de conversion, condamner ceux qui les pratiquent, soutenir les victimes et former les policiers qui reçoivent les témoignages. « C’est un combat mené par un hétéro, ça m’a pris quatre ans, il y a encore beaucoup d’autres choses pour lesquelles la communauté LGBT+ se bat. Je continuerai ce type de combats ».