Peugeot 508 SW Hybrid 225 : l’électro choc ?

Malgré une parure à couper le souffle, la reine des lionnes n’est pas parvenue à séduire le public escompté. En jouant la carte de l’hybride rechargeable, la Peugeot 508 SW cherche ainsi un second souffle. Une étincelle pour retrouver du cœur ?

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L’histoire automobile est marquée par certaines malédictions inexplicables. Il y a celle, bien sûr, du titre de premier constructeur mondial. Il y a celle, aussi, des berlines haut de gamme françaises qui ont, depuis la Laguna au début des années 2000, toujours été sous le joug de la domination allemande. Pour contrer ce mauvais sort, il a fallu changer de paradigme : l’ère des breaks statutaires est terminée, il faut multiplier les audaces esthétiques afin de toucher le public directement au cœur. Comment ? En jouant la carte de la séduction maximale. Audi, la VW Passat ou encore le Renault Talisman ont parfaitement compris les nouvelles règles du jeu imposées par les SUV. Face aux crossovers, les berlines ont pris le parti de transformer leur carrosserie pour épouser les lignes des coupés, malgré les quatre portes. Les breaks qui séduisent encore ont, quant à eux, relevé le défi de combiner espace accru et fluidité des lignes.

Reine de beauté

Les designers de Peugeot ont relevé le gant haut la main : la 508 SW rend fade une concurrence qui s’est pourtant modernisée. Le trait de plume est éblouissant. La 508 SW, qui a dû revoir ses proportions à la baisse, mesure 4,78 m de long (soit 3 cm de plus que la berline mais 5 cm de moins que l’ancien SW), mais, surtout, 1,42 m de haut, soit 6 cm de moins que le modèle qu’elle remplace.

À l’avant, le regard de la 508 impressionne toujours autant. Ce soin apporté au design trahit l’importance de la carrosserie break sur le segment D. Sur les 1 400 000 grandes familiales vendues en Europe, environ 50 000 sont des breaks. Mieux, en Allemagne comme sous nos latitudes, les versions allongées représentent plus de la moitié des ventes. Cette formule magique n’a pourtant pas suffi à imposer la 508 SW sur son segment. L’apparence, aussi flatteuse qu’elle soit, ne fait pas tout. L’habitabilité et la capacité d’emport ont été sacrifiées sur l’autel du style, ce qui a sans doute refroidi bon nombre de clients potentiels. Bien moins réussie esthétiquement, mais bien plus spacieuse, la VW Passat se vend trois fois mieux en Europe que la 508 SW. Pour tenter de remonter une pente glissante, la 508 SW s’en remet à la fée électricité.

L’étincelle et la poudre

Ce n’est pas la première génération de la 508 à proposer une motorisation hybride. L’ancien modèle avançait une déclinaison en RXH, qui associait un bloc électrique à un moteur diesel. L’ensemble fonctionnait de conserve sur les quatre roues. Jugé trop complexe et onéreux, ce dispositif a été abandonné. Désormais, c’est un système simplifié qui officie. D’un côté, un moteur essence, le Puretech 1,6 l de 180 ch et, de l’autre, une unité électrique de 110 ch qui vient se loger dans la boîte automatique à 8 rapports EAT8.

Tout se joue ainsi à l’avant, la 508 SW hybride rechargeable restant une traction. L’ensemble n’offre pas 290 ch de puissance combinée puisque les deux entités ne dispensent pas leur force au même moment. Il faut compter sur 225 ch et 360 Nm de couple. Cela paraît généreux, mais le surpoids entraîné par les batteries bride les perspectives sportives. On parle de 280 kg en plus pour intégrer l’électrique. Mouvoir les 1 745 kg de la lionne n’est pas aisé. Certes, la conduite n’est pas des plus dynamiques, mais l’agrément offert par le moteur électrique à l’accélération et le silence de cathédrale qui règne durant 50 km (autonomie du mode 100 % électrique) justifient pleinement la bascule. Comptez tout de même 7 heures pour refaire le plein d’énergie sur une prise classique. La 508 SW demeure une extraordinaire routière. Les consommations officielles chutent à 1,3 l/100 km (39 g/km de CO2). Une fois les batteries à plat, elles s’élèvent à plus de 6 l, soit moins bien que la version 2 l diesel Blue HDI 180, 3 700 € moins chère. Avec cette version hybride, vendue à partir de 45 850 €, la 508 gagne une flèche à son arc. Reste à savoir si cela sera suffisant pour toucher les cœurs.