Olivetti, retour vers son futur

Le natif de Haguenau a fait un choix fort en 2020. En se concentrant sur le double, et en laissant de côté sa carrière de simple, il espère s’élever encore plus haut et toucher du doigt les plus grands tournois.

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Le 26 mai 2014, Albano Olivetti atteignait le sommet de sa carrière en simple. 161e mondial après un magnifique tournoi de Montpellier (ATP250), où il butait sur Richard Gasquet en quart de finale, suivi d’un bel enchaînement sur le circuit Challenger. Mais le plafond de verre du Top150, il ne le percera jamais. En double, il ira jusqu’à la 103e place mondiale, en 2017. Et si le simple ne lui a plus vraiment réussi depuis, Albano, 29 ans, n’a pas abattu sa dernière carte.

Le double, c’est aussi une opportunité de vivre de grands moments, et de vivre de son métier, lui qui fait partie des galériens du circuit, comme on les appelle. « L’hiver dernier, je me suis posé des questions », raconte le grand serveur (2m03). « Je voulais me laisser la saison indoor pour faire le choix entre le simple et le double. Et puis l’épidémie est arrivée, et ça a tout changé. » D’abord d’un point de vue comptable : avec les classements gelés, et la raréfaction des tournois, il devenait de plus en plus dur d’intégrer les ITF. S’il affirme ne pas avoir perdu de temps pendant le confinement, en enchaînant les séances de physique, son classement, lui, n’a pas pu faire de gonflette, et il s’est trouvé dans une impasse. « J’ai dû trouver un moyen de jouer des doubles. J’ai eu un peu de mal, parce que vu mon classement (il était 266e début janvier, ndr), il fallait trouver des gars qui acceptent de jouer avec moi. Mais après la première victoire, ça s’est plutôt bien enchaîné. »

Des résultats très prometteurs

En début de saison, il accroche une finale à Cherbourg. Quand il perd face à des Top100, c’est toujours de peu. Après l’été, les choses vont s’accélérer pour l’Alsacien : victoires à Alicante (avec Enzo Couacaud), Parme (avec Grégoire Barrère), Ortisei (avec André Begemann). Le voilà désormais 158e mondial au 30 novembre. « Je suis très content de la façon dont cela s’est passé. Quand on voit que des Challengers fermaient à 130… Heureusement que j’ai pu trouver des partenaires bien classés qui ont accepté de jouer. Après, quand tu te retrouves dans les 200, ça aide… »

Autre subtilité, pour enchaîner les tournois, et donc espérer gratter des points, il faut trouver des partenaires. Et ça fait partie du job ! « J’ai plutôt bien négocié cette partie-là », se félicite Albano. « Il faut un minimum de feeling, mais on se connaît quasiment tous. Barrère, je le connais bien, Begemann j’avais déjà joué avec lui… Le plus dur, c’est de s’adapter à la façon dont le mec joue. Il y a de vrais spécialistes, et d’autres qui ont plus des réflexes de simple. C’est enrichissant au final. »

Coup d’accélérateur en 2021 ?

Enrichissant, mais pour aller plus loin, accrocher un Top100, et plus encore pour aller disputer les plus grands tournois, il serait bon d’avoir un peu de stabilité. « Il y a trois joueurs avec qui je suis en contact qui seraient d’accord pour collaborer à plus long terme. On va attendre de voir le calendrier et on va mettre ça au point. Je suis performant au service et à la volée, je dois encore améliorer mon retour, parce qu’en double, il faut être très efficace. »

Après quelques jours de coupures en Alsace, avec ses proches, Albano Olivetti reprendra la raquette sur les courts du TC Strasbourg, avant de partir en reconquête en 2021. Avec des rêves plein la tête, parce qu’il n’y a pas d’âge pour ça.   

En attendant, il est en lice pour devenir l’Alsacien préféré de nos lecteurs ! Pour voter, cliquez par ici !


 

Record : 253, 257 ou 263km/h ?

Albano Olivetti est connu comme étant un balanceur de pralines. En février 2012, il envoie un ace à 257 km/h ! À ce moment-là, il pense battre le record d’Ivo Karlovic et ses 251 km/h. Problème, si l’ace de l’Alsacien est bien chronométré, il l’est sur le circuit Challenger, et l’ATP décide de ne pas l’homologuer. Quelques mois plus tard, Sam Groth expédiera un service à 263 km/h toujours sur le circuit Challenger. Le record « officiel » est lui battu par John Isner en 2016, à 253 km/h. Le doute subsistera toujours. Mais en Alsace, difficile de faire mieux qu’Albano, ça, c’est une certitude !