Natacha Andréani, voix guerrière

La chanteuse Natacha Andréani est née à Obernai il y a 25 ans. Révélée par l’émission de télé The Voice, elle prépare son troisième album (sortie prévue dans un an environ) et une tournée dans toute la France. Depuis un an et demi, elle travaille avec le manager Fabrice Sioul, une référence dans le métier qui vit en Angleterre et qui a travaillé à Los Angeles. Pour elle, cet entretien avec Maxi Flash est un retour en Alsace du Nord, car c’est là qu’elle tourne les clips de ses chansons. Un joli moment autour d’un « diabolo violette », sa boisson préférée.

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Comment avez-vous commencé la musique ?

J’avais quatre ans. Lors d’un déménagement, j’ai regardé en boucle la comédie musicale Notre-Dame de Paris. À la fin de la journée, je la chantais entièrement. L’été d’après, je suis allée dans les Pyrénées, chez une cousine qui enregistrait un album en autoproduction ; sur le chemin du retour, j’ai écouté ses chansons en chantant à tue-tête pendant 1000 km. Ma mère s’est rendu compte que je chantais plutôt bien. Je ne me suis jamais arrêtée.

Du coup, c’est un rêve de petite fille qui devient réalité ?

C’est devenu mon objectif, j’ai toujours eu envie d’être sur une scène. J’ai fait un bac littéraire musicologie, un stage à l’opéra national du Rhin et un jour j’ai eu des opportunités, j’ai commencé à composer un album et j’ai fait The Voice.

À un moment de votre vie, vous avez été victime d’une phobie sociale. Quelques mots sur cette période ?

J’ai eu du mal à sortir de chez moi pendant environ quatre ans, de 14 à 18 ans. J’ai été déscolarisée, l’année du bac notamment. Même sortir dans mon jardin était compliqué. Chez nous, il y avait un piano qui ne servait à personne. Je ne faisais pas grand-chose de mes journées, juste un peu de guitare, et un jour j’ai eu envie d’apprendre. J’ai regardé des tutos sur YouTube, et mon piano est devenu mon meilleur ami. À ce moment de ma vie, j’ai vécu beaucoup d’événements marquants, j’avais besoin d’être dans un cocon pour que personne ne puisse m’atteindre. Quand je me suis rendu compte que c’était une peur, j’ai eu peur tout le temps. J’ai fait de longues études, mais j’ai toujours détesté ça. Inconsciemment, je crois que j’ai voulu me rendre malade pour ne plus y aller. Je suis restée chez moi, j’ai pris 18 kg, j’ai préparé mon bac toute seule. Un mois avant de le passer, nous avons déménagé à Molsheim, je me suis dit qu’il fallait laisser cette phobie dans mon ancienne maison, et ça a marché. Cela peut paraître anodin, mais quand tu te sors de cette situation, c’est merveilleux. Rien que de pouvoir prendre le train, c’est fou.

Le diabolo violette, boisson préférée de Natacha

Avez-vous été soutenue ?

Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans ma maman. Elle ne m’a jamais jugé. Elle m’emmenait en voiture au lycée et, la plupart du temps, je ne pouvais pas entrer, alors elle me ramenait à la maison. Elle a été extraordinaire. C’est ce qui m’a permis de garder ma foi en l’humanité.

Parlez-vous facilement de cette phobie ?

Au départ, c’était gênant, et puis je me suis dit que c’était égoïste. Je privilégie ceux qui souffrent et j’ai reçu des centaines de mails. On parle beaucoup moins des maladies psychologiques, car elles se voient moins. Je parle de ça dans mes chansons, si j’ai réussi, tout le monde peut y arriver.

D’autres signes particuliers ? Vos tatouages ?

Depuis toute petite, j’avais des douleurs au ventre, alors quand j’ai réglé le problème, je me suis fait tatouer le symbole de la force sur le torse, et des manchettes de guerrière sur le bras, pour me protéger.

Quel est votre rêve le plus dingue ? Même inavouable ?

Faire le Super Bowl. C’est le rêve suprême, après Lady Gaga ou Maroon 5.