Monswiller – Dominique Calla, une vie d’aventures

Pasteur de la paroisse depuis bientôt cinq ans, Dominique Calla a un parcours atypique qu’il raconte pour Maxi-Flash.

0
1263
Le Conseil presbytéral en 2021

Si sa vie était un livre, il serait rempli d’aventures, tant le parcours de Dominique Calla est passionnant. Quand on lui fait la remarque, il sourit : « Je ne sais pas si ma vie est passionnante, mais c’est la mienne ». Car rien ne prédestinait l’homme de 50 ans à porter la robe de pasteur. Né en région parisienne de parents lorrains, lui et ses trois frères grandissent dans une famille catholique.


« Ma famille n’était pas pratiquante, mes parents m’avaient envoyé au catéchisme, comme presque tout le monde à l’époque », se souvient-il. Au lycée, il ressent la vocation à devenir prêtre avec cette idée : partir évangéliser le monde. « Je me suis ramassé une baffe et un ‘va faire tes devoirs », se marre-t-il. « Je suis l’aîné, et dans la tradition italienne de mon père, je suis celui qui transmet le nom. Ne pas vouloir se marier, partir loin… C’était incompréhensible», raconte Dominique Calla. Il s’inscrit au Séminaire de Paris pour devenir prêtre et, en 1993, choisit d’effectuer son service national en Inde dans une ONG catholique. Il rentre deux ans plus
tard, transformé. « En Inde je suis tombé sur une biographie de Luther en anglais. Jamais je n’avais entendu parler de ce bonhomme. Tout ce qu’il pensait, je le pensais», explique Dominique Calla. Il stoppe net son engagement dans la prêtrise.

L’Alsace, nouvelle terre de mission

Pour ses parents, devenir protestant était plus acceptable : « Au moins, je pouvais me marier ! Mais pas de bol, je leur annonce en même temps que je suis homosexuel. Ils m’ont dit tu nous auras tout fait », sourit Dominique Calla. Il entame des études de théologie protestante avant de devenir aumônier militaire. Guyane, Tchad, Afghanistan, le pasteur fait le tour du monde et se marie en 2016 avec Peter, son compagnon rencontré au Surinam. En 2017, le couple débarque en Alsace, avec deux valises. 

« J’ai vraiment été accueilli par une paroisse extraordinaire », confie Dominique Calla qui assure plusieurs missions en lien avec Saverne. « Je retrouve ici la simplicité et la pudeur du milieu ouvrier dans lequel j’ai grandi. Les paroissiens répondent toujours présents. Je n’ai aucun regret ».