Mitsubishi Outlander PHEV, de l’électricité dans l’air

Mitsubishi modernise son Outlander hybride rechargeable pour offrir une alternative crédible aux SUV européens. Le grand routier impose sa patte technologique et se montre de plus en plus en phase avec son époque.

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Quand il s’agit d’évoquer un pionnier des technologies alternatives aux carburants fossiles, on pense immédiatement à Toyota et à sa Prius lancée en 1999. Mais c’est oublier que Mitsubishi a aussi été en avance sur son temps, très en avance même. Dès 1971, soit à l’aube des deux premiers chocs pétroliers, le constructeur japonais présentait un concept électrique, le Minica EV, qui allait servir d’inspiration aux modèles hybrides et électriques modernes. Quand on sait que le groupe tokyoïte fut également l’un des pères fondateurs de la transmission intégrale avec son étude PX33 de 1936, on se dit que ce passé glorieux ne pouvait qu’être intégré dans un avenir radieux. Pas étonnant, alors, de retrouver l’Outlander, le fer de lance de Mitsubishi, les doigts dans la prise.

En 2016, une première version plug-in hybride prenait la route et démontrait le savoir-faire de Mitsubishi dans le domaine. Une deuxième génération s’avance aujourd’hui, encore plus aboutie technologiquement.

Savoir-faire technologique

Avec son nouvel Outlander, Mitsubishi fait un choix fort. Alors que la plupart de ses concurrents proposent une hybridation où le thermique est secondé par l’électrique, c’est ici l’inverse qui a été retenu. L’Outlander PHEV est un SUV électrique qui est épaulé par un petit moteur essence servant d’appoint et de recharge. L’Opel Ampera a été l’une des premières voitures à se tourner vers ce type de dispositif. Un choix fondamental tant cette technologie est plus complexe que l’autre. Plus efficace aussi à l’heure de la mise en place des normes WLTP. M

Mitsubishi a revu sa copie : la chaîne cinématique évolue considérablement. Un nouveau moteur 2,4 l essence à cycle Atkinson de 2,4 l remplace l’anachronique
2 l essence à cycle Otto. Le gain en puissance est notable : le dispositif thermique passe de 121 à 135 ch et de 190 à 211 Nm de couple. Le système électrique, dont les moteurs sont situés à l’avant et à l’arrière pour une véritable transmission intégrale, gagne aussi en puissance (95 ch) et la batterie passe de 12 à 13,8 kWh. Résultat : il est désormais possible de parcourir plus de 40 km en tout électrique.

Sous réserve que l’homologation finale précédant le lancement en septembre valide ces chiffres, la consommation officielle sera de 2 l/100 km et les émissions de 46 g/km. Un exploit quand on sait que ce sont là des valeurs conformes aux normes WLTP, bien plus proches de la réalité qu’auparavant. Le mode par défaut de l’Outlander est le mode électrique. Il peut désormais évoluer jusqu’à 135 km/h sans sourciller. Bien sûr, les consommations et l’autonomie dépendront grandement du type de conduite. Si l’on peut recharger tous les 45 km (4 heures sur une prise classique, 25 minutes à 80 % sur une wallbox), les consommations seront nulles. Si l’on ne recharge jamais, alors il faudra tabler sur un 10 l/100 km. En moyenne, il faudra donc tabler sur 5 l/100 km, ce qui est déjà remarquable pour un SUV de cette taille.

Dans le détail, le fonctionnement de l’Outlander est moins complexe qu’il n’y paraît. Le SUV nippon dispose d’un mode « tout automatique » pris en charge de manière optimal par le cerveau électronique. Il est possible de forcer un mode de conduite pour déclencher, par exemple, l’utilisation du moteur thermique sur autoroute et ainsi conserver la charge de la batterie pour la ville. Il est important de noter que l’Outlander ne dispose pas de boîte de vitesses : le moteur thermique se couple, au besoin, directement sur les roues avant.

Retour de flamme

Mitsubishi a aussi soigné le confort de l’Outlander, principale récrimination des quelque 150 000 acquéreurs de la précédente génération. Extérieurement, le style n’évolue qu’à la marge, avec une calandre redessinée, un becquet arrière inédit et de nouvelles jantes, mais l’intérieur se fait plus accueillant avec des finitions bien plus qualitatives et un assemblage nettement plus maîtrisé. Les versions qui chapeautent la gamme se paient même le luxe d’offrir un intérieur tout recouvert de cuir. La nouvelle chaîne cinématique offre un confort accru et le bonheur de conduire un véhicule si lourd mais dont le couple est disponible immédiatement est incomparable.

L’Outlander se bonifie ainsi sur tous les points. Mitsubishi n’a pas encore dévoilé les tarifs de celui qui devra également porter sur ses épaules la disparition du Pajero, mais la grille tarifaire ne devrait pas évoluer de manière sensible. Il faut ainsi miser sur un ticket d’entrée à plus de 45 000 € et un milieu de gamme dépassant les 50 000 €. Un prix à payer un peu élevé qu’il faudra rentabiliser en roulant le plus possible en 100 % électrique.