Maladies psychiques : s’offrir une chance d’aller vers l’autre

Créée en 2014 par Sandrine Choffardet, docteure psychiatre spécialisée en médiation animale, l’association Animal’hom s’évertue, au-delà du contact avec la bête, à poursuivre son engagement envers les malades en les accompagnant toujours plus loin dans leur réinsertion.

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Animal’hom accueille environ 20 bénéficiaires. Ils se retrouvent plusieurs fois dans la semaine à Brumath, entre les murs d’une petite maison où ils partagent tout. L’ambiance y est familiale. Il faut que tout le monde s’y sente bien. Ici, on trouve majoritairement des hommes atteints de schizophrénie, de psychose ou de troubles bipolaires. On leur accorde une écoute, un suivi pour leurs projets, et on les aide à se réintégrer.

En 2015, les activités de l’association étaient essentiellement centrées sur des séances de médiation par l’animal (d’où son nom), c’est le programme « EMA ». Ce dernier est destiné aux personnes atteintes de troubles psychiques sévères, et qui sont prises en charge par les secteurs de psychiatrie de l’EPSAN. Elles peuvent être en hospitalisation ou en ambulatoire (pédopsychiatrie, psychiatrie adulte, gérontopsychiatrie…). En 2016 s’ajoute à cette action le Dispositif d’Accompagnement au Rétablissement et à l’Insertion dans la Cité (DARIC), qui ambitionne d’aller beaucoup plus loin, sans forcément passer par l’animal.

Retour à la vie sociale

Partant du constat que « très souvent, au départ, ce sont des gens qui manquent d’initiative, qui ne savent pas quoi faire. », Sandrine Choffardet s’est donné la mission de les faire se sentir utiles. Et cela commence par des ateliers pratiques, comme ceux de cuisine ou de création, pour leur donner confiance en leur capacité à concevoir des choses concrètes.

Par exemple, des ateliers de maraîchage où ils cultivent des produits qu’ils vendront eux-mêmes sur le marché. Autre axe, un atelier d’éducation et de promotion à la santé, particulièrement importante dans la réinsertion selon le Dr Choffardet, car il favorise l’autonomie des bénéficiaires.

Régulièrement, une remédiation cognitive proposée par une neuropsychologue permet de travailler personnellement certains axes d’amélioration. Et enfin, pour finir, l’accent est mis sur l’insertion sociale grâce à des sorties sportives ou culturelles et la participation à des actions citoyennes comme les Restos du Cœur.
Retour au civil

Pour conclure ce parcours d’accompagnement, en 2017 un troisième axe d’activités est né : BIRD (pour Bricolage, Installation, Réparation, Déménagements…). BIRD réalise des interventions au domicile de personnes également en situation de handicap psychique. L’équipe est constituée de salariées à temps partiel encadrés par un bénévole et issues du DARIC. C’est un double bénéfice : même si ce sont des contrats courts, pour eux, c’est un gros boost de confiance.

Enfin, lorsque les patients se sentent prêts, l’équipe d’Animal’hom les met en contact avec des entreprises pour des stages, qui se sont d’ailleurs déjà conclus sur des contrats longue durée. Une fierté pour Sandrine Choffardet et toute l’équipe, attachée aux malades et très heureuse de les revoir lorsqu’ils passent dans leurs locaux.