Magalie Sarah Loeffler & Miguel Ruiz

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Magalie Sarah Loeffler & Miguel Ruiz

Magalie Sarah Loeffler, née à Haguenau en 1979, est l’unique héritière féminine de la lignée des Loeffler dont Marcel est le plus connu. C’est « La » culture familiale gitane d’Alsace du Nord. Le violon insoumis de son grand-père, la voie chaude et aimante de son Papa ponctuée par les sifflements du tonton, Magalie a de qui tenir et de quoi bien tenir sa guitare. 

Miguel Ruiz est né en 1963 à Strasbourg, il reste l’un des musiciens les plus doués de la région et vit à Reichshoffen. Il a bien connu l’association Apérock de Woerth, avec la chanteuse Saori Jo qui fut sa compagne et avec qui il a longtemps vécu et travaillé.

Le goût immodéré pour la musique et la guitare a réuni Magalie et Miguel, une autre route s’est ouverte, elle est teintée de swing, de musiques latines et d’accents gitans, elle évoque immédiatement l’atmosphère de la culture gitane, avec des textes en français. Avant la sortie de leur album dans quelques mois, ils joueront le 13 octobre au Moulin 9 de Niederbronn-les-Bains. 

Magalie, vous avez commencé la guitare quand Miguel avait déjà une longue route de musicien derrière lui…

Magalie Loeffler : J’ai commencé tard, à 17 ans. Dans notre culture ce n’est pas très répandu, les femmes ne font pas d’un instrument. Moi j’étais plutôt sportive, je faisais du basket (elle a joué jusqu’en Nationale 2), mais à chaque fois que je voyais mes cousins jouer de la guitare, cela me disait bien. Au collège, il y avait un pion qui jouait aussi. Mon père me l’interdisait, mais un jour, j’ai pris celle de mon beau-frère et j’ai commencé à gratter dans la cave, des titres pop-rock que ma mère écoutait genre Pink Floyd, Led Zeppelin ou les Beatles. Mon père m’a surprise, il m’a enlevé la guitare et puis finalement il m’a demandé de jouer les morceaux qu’il avait envie de chanter, de la vieille chanson française et du Django Reinhardt. J’ai appris « à l’arrache ».  

Et vous avez commencé à écrire après le décès de votre père…

Magalie Loeffler : Oui, en 2012, j’ai écrit les paroles de
« La gitane bleue ». C’est là que j’ai rencontré Miguel et que tout s’est mis en place. On s’est rencontré lors d’un concours de chant que j’avais organisé à Schweighouse, il accompagnait Saori Jo et quelque temps plus tard, je lui ai envoyé un mail avec les paroles de « La gitane bleue ». Depuis deux ans, nous formons un duo. Le single « le voleur du temps » est sorti en mars et nous travaillons sur l’album. Il y aura un clip aussi.

Miguel, vous travaillez toujours avec Saori Jo ?

Miguel Ruiz : Oui, mais depuis, il s’est passé pas mal de chose ; j’ai été malade, j’ai eu un cancer, un peu plus tard le couple que nous formions s’est séparé, mais nous avons continué à travailler ensemble. Nous venons de terminer un nouvel album qui est en mixage en Angleterre. Voilà, aujourd’hui je travaille en parallèle entre Saori et Magalie. Et côté santé, tout va bien.

Cette musique avec Magalie, c’est autre chose, mais c’est vraiment votre truc…

Miguel Ruiz : C’est ma musique depuis toujours. J’ai des origines espagnoles, c’était en moi, j’ai toujours joué cette musique, mais je n’avais pas eu l’occasion de construire un projet. Je suis passé à la nouvelle Orléans, à Paris j’ai travaillé autour du piano-bar, j’ai fait du swing, du blues, du jazz, j’ai toujours eu ça dans les doigts. Grâce à Magalie, tout cela s’est réveillé.