L’œuvre inachevée de Léon Elchinger

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À Soufflenheim, deux fresques murales en céramique ont été installées dans l’église Saint Michel. Elles avaient failli périr lors de la destruction de l’atelier en 1945, mais elles ont survécu et peuvent désormais être admirées de tous. L’une d’elles fait partie d’une œuvre inachevée de Léon Elchinger.

Le petit-fils de Léon Elchinger, Marc Elchinger, qui a restauré et installé ces fresques, connaît bien leur histoire.

À l’époque, Léon Elchinger était très connu pour ces Chemins de croix, notamment celui installé au Mont Sainte-Odile, dans les falaises, sous le couvent.

Deux fresques de grande taille et tout en couleur

L’une des fresques, qui a récemment été posée à l’église de Soufflenheim, est le double d’une partie du Chemin de croix qui se trouve depuis 1936 à la Basilique Notre-Dame-de-Lourdes de Nancy. Ce double avait été réalisé pour être montré lors d’expositions à Strasbourg ou à Paris. Représentant la descente de la Croix, cette station est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en Lorraine.

L’autre fresque qui a pris place dans l’église représente la rencontre du Christ avec sa mère. Elle fait partie d’un Chemin de croix qui avait été commandé par la Cathédrale de Saint-Dié en 1939.

Malheureusement, ce 3e grand Chemin de croix, après celui du Mont Sainte-Odile et de Nancy, est resté inachevé pour plusieurs raisons : l’évacuation de la population de Soufflenheim pendant la guerre, l’incendie de la Cathédrale en 1942, et le décès de Léon Elchinger lors de cette même année.

Bientôt une 3e fresque installée à Marienthal

« Ce sont des stations de Chemin de Croix en grès-cérame polychrome, de 1,40 x 1 m, d’assez grande taille. Celle représentant la rencontre du Christ avec sa mère est la dernière réalisation de Léon Elchinger », explique son petit-fils, Marc.
« L’atelier a été détruit pendant la guerre en 1945. Il y a eu beaucoup de pertes, mais quelques œuvres ont survécu. Nous avons encore une 3e fresque qui a échappée au désastre, celle de la Crucifixion, également un double de la Basilique de Nancy. Elle sera prochainement installée dans le parc de la Basilique de Marienthal. Il s’agit d’art religieux renouvelé, où l’on ne représente que les personnages principaux. »

D’autres traces du talent de Léon Elchinger se trouvent encore à Soufflenheim, comme le petit chemin de croix qui se situe dans la chapelle de semaine, un grand et beau médaillon d’une Vierge à l’Enfant d’inspiration florentine, sans oublier la fameuse Sainte Cène d’après Léonard de Vinci sur l’Oelberg, l’ancien cimetière fortifié.