Le métier d’électricien

Indispensable sur les chantiers de construction ou de rénovation, l’électricien intervient en coordination avec tous les autres corps de métier du BTP pour assurer le bon déroulement des travaux. Il peut être installé à son compte comme artisan, ou salarié au sein d’une entreprise spécialisée. Mise en place d’un réseau électrique, entretien, dépannage… ses missions sont variées et sa polyvalence le caractérise.

L’innovation au cœur de la profession

Transition énergétique, domotique, photovoltaïque, véhicules électriques, bornes de recharge, pompes à chaleur… Ces dernières années, les nouvelles opportunités apparues sur le marché n’ont cessé de faire évoluer le métier d’électricien. Les professionnels du secteur peuvent donc ajouter de nombreuses compétences à leur catalogue de services et continuer de se former à ce métier
en plein révolution.

Garder le contact !

Intervenant aussi bien chez des particuliers que des entreprises, l’électricien doit allier compétences techniques et humaines sur le terrain, puisqu’il travaille la plupart du temps au contact de ses clients.

Avec toutes ces innovations, l’électricien joue un rôle important de conseiller auprès de ses clients. Il connaît les nouveautés en termes de développement durable et trouve des solutions adaptées à chacun, selon les usages, les besoins et les économies. Il est donc indispensable qu’il se forme régulièrement au sujet des nouvelles normes et énergies. Il peut même faire le choix de se spécialiser en écoconstruction.

D’électricien à chef d’entreprise

Le métier d’électricien est essentiel dans de nombreux domaines et ne connaît de ce fait pas la crise. Après leur formation et quelques mois ou années en tant que salariés, de nombreux électriciens font le choix de l’indépendance. Ils deviennent alors leurs propres patrons et travaillent seuls, ou embauchent à leur tour.

Un choix qui comporte de nombreux avantages, comme la gestion de ses horaires, la possibilité de se spécialiser et de sélectionner ses clients, mais aussi des contraintes comme le démarchage, la promotion de son travail ou encore la partie administrative.


Témoignages

Éric Dollinger

Chef d’entreprise à Berstheim

Éric Dollinger est à la tête d’une entreprise familiale fondée par son père Pierre Dollinger en 1967. 

Maxi Flash : Parlez-nous de l’entreprise Dollinger.

E. Dollinger : Notre entreprise est spécialisée dans tout le confort de l’habitat :
chauffage, sanitaire, électricité, salles de bains, climatisation… Nous employons aujourd’hui 35 personnes dont 7 électriciens.

MF : Pourquoi le métier d’électricien est si prisé ?

ED : Le métier d’électricien est indispensable aujourd’hui, sur les chantiers mais aussi en dépannage, en maintenance. Il en faut partout, tout le temps, on ne peut plus rien faire sans électricité de nos jours. Sans électricité, pas d’ordinateur, pas de réseau, pas d’internet ! Tout est lié aux métiers de l’électricité.

MF : Vous recrutez régulièrement ?

ED : Oui ! Malheureusement, ces dernières années, le métier n’a pas été assez valorisé, et de moins en moins de candidats se sont présentés dans les écoles. Il est temps de redorer ces métiers : les électriciens sont prisés par les entreprises du bâtiment.

MF : Quelle est la place de l’apprentissage dans votre entreprise ? 

ED : Il est important pour nous de transmettre nos métiers. En intégrant des apprentis, on forme nos futurs collaborateurs : si tout se passe bien, nous les embauchons à la suite de leur apprentissage. La plupart de nos employés ont été formés chez nous !

Marc Oster

Électricien

MF : Pourquoi avez-vous fait le choix de devenir électricien ?

MO : J’ai toujours été attiré par le secteur de l’électricité, le travail manuel, et ça fait 22 ans que je suis électricien. J’avais aussi envie de travailler le plus vite possible. Alors après le collège, j’ai fait 4 ans d’apprentissage et j’ai été embauché dans la foulée.

MF : Quel est votre rôle sur un chantier ?

MO : Sur un chantier de rénovation comme aujourd’hui par exemple, nous allons tout remettre aux normes, démonter l’ancienne installation électrique qui date des années 60, et en installer une nouvelle. En tout, nous en avons pour environ 4 semaines de travail. Nous sommes souvent les premiers ouvriers sur un chantier : saignées, démontage, plâtrage, tirage de nouveaux fils… Et on revient à la fin, après le travail du peintre, pour poser les prises et les lampes.

MF : Quelles compétences sont nécessaires pour devenir électricien ?

MO : L’apprentissage et l’expérience font beaucoup. On apprend tout sur le terrain. Il faut être patient, logique, accepter d’être poussiéreux surtout lors des saignées ! Il faut savoir travailler en autonomie de A à Z, on est assez libre sur le chantier.

MF : Vous êtes le tuteur de Léa, apprentie : comment former une apprentie ? 

MO : Cela fait trois ans qu’elle est en apprentissage chez nous. Au début, elle m’observait surtout, je lui expliquais comment je m’y prenais, et, au fur et à mesure, je lui donnais des petits travaux à faire. Ça fait désormais plus d’un an qu’elle est autonome. On est toujours en duo, elle peut me poser des questions, mais elle sait tout à fait ce qu’elle a à faire.

MF : Le métier d’électricien continue-t-il d’évoluer ? 

MO : Oui, les normes changent assez souvent : on se remet régulièrement à niveau avec des formations à la Chambre de Métiers. C’est un métier qui change tout le temps, je ne travaille pas comme je travaillais il y a 20 ans.

Léa Bertrand

Apprentie électricienne

MF : Comment avez-vous eu envie de travailler dans le milieu du bâtiment ?

LB : J’ai toujours été manuelle, mon père travaillait déjà dans le bâtiment. Au début, je pensais travailler en mécanique mais un stage m’a fait changer d’avis. Avec l’arrivée des voitures électriques et la transition énergétique, il m’a paru logique de travailler dans la filière électrique.

MF : Qu’est-ce qui vous a convaincue ?

LB : Ce que j’apprécie dans ce métier, c’est qu’on est toujours au contact de la clientèle et des autres corps de métiers. On apprend sur le terrain, et les électriciens sont assez recherchés dans le monde du travail.

MF : Quelle formation avez-vous suivie pour devenir électricienne ?

LB : Après mon stage de 3e, j’ai fait un bac pro en électricité, puis on m’a dirigée vers un CTM* « Installateur en équipements électriques », suivi d’un BTM* du même nom au Lycée Heinrich Nessel à Haguenau.

MF : Pourquoi avez-vous fait le choix de suivre votre formation en apprentissage ?

LB : On apprend mieux en apprentissage, on est sur le terrain, en contact avec la clientèle, c’est beaucoup plus manuel qu’en cours. Je suis en cours une semaine par mois et le reste du temps, je suis en entreprise. C’est déjà ma troisième année d’apprentissage et je m’apprête à valider mon diplôme.

MF : Comment êtes-vous encadrée sur le terrain ?

LB : On travaille toujours en duo avec Marc, mon tuteur. Il m’a appris beaucoup de choses et m’a très vite fait confiance, je suis assez autonome. Dès les premières semaines, j’installais des interrupteurs, je tirais des câbles, je plâtrais, réalisais des saignées, etc. Plus tard j’ai appris à poser des tableaux électriques par exemple.

*CTM = Certificat Technique des Métiers ; BTM = Brevet Technique des Métiers


Devenir électricien(ne), ça vous branche ?

Après la 3e, il est possible d’intégrer un CAP (certificat d’aptitude professionnelle) électricien ou un CTM (certificat technique des métiers) installateur en équipements électriques. Tous deux se préparent en deux ans, le plus souvent par la voie de l’apprentissage (c’est même obligatoire pour le CTM). Ces diplômes permettent d’acquérir un premier niveau de qualification technique et de se lancer dans la vie professionnelle.

Pour obtenir un niveau « bac ou équivalent », il est ensuite possible de poursuivre sa formation avec un Brevet Professionnel (BP), un Baccalauréat Professionnel, un Brevet Technique des Métiers (BTM) ou un Titre Professionnel (TP), afin de devenir responsable de chantier ou encore de s’installer à son compte comme artisan ou chef d’entreprise.

Suite à cela, des Mentions Complémentaires (MC) sont proposées par plusieurs établissements afin de se spécialiser.

Pour plus de renseignements, rendez-vous sur www.cm-alsace.fr ; rubrique « former et se former »