Les châteaux forts comme vous ne les avez jamais vus

Grâce à la technologie des drones, un nouvel ouvrage paru chez LD Éditions permet de découvrir les châteaux forts du massif des Vosges depuis le ciel avec un angle de vue novateur.

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Dans l’œil du drone. Photo par Sylvie Mengus. / ©DR

Étienne Fritsch, technicien audiovisuel, Piotr Klimczyk, ingénieur en informatique spécialisé en 3D et Nicolas Mengus, docteur en Histoire médiévale, ont réuni leurs compétences dans leur livre Châteaux forts d’Alsace et drones, une vision inédite. Leurs drones ont survolé les zones inaccessibles pour créer des maquettes, mais aussi pour produire des relevés photogrammétriques profitables à l’étude archéologique et la préservation des vestiges.

« Quand j’ai emménagé en Alsace, j’ai été fasciné par les ruines locales et j’ai aussitôt voulu les numériser et en faire des maquettes. Pour y arriver, j’ai dû tester plusieurs méthodes pendant près de deux ans, utilisant des photos prises au niveau du sol. C’est seulement avec des drones que la procédure est devenue possible. Nous faisons en quelques heures ce qui nous demandait auparavant des semaines », explique Piotr Klimczyk. Pour réaliser une reproduction parfaite, l’équipe doit faire des milliers de clichés.
« Il est crucial de prendre des photos de près pour les détails, mais aussi de loin pour pouvoir saisir la forme générale du château et de son environnement », ajoute Piotr Klimczyk. Un travail de longue haleine dont le résultat est ensuite traité par des logiciels qui peuvent « chauffer » plusieurs jours pour obtenir un rendu final impeccable.

Étienne Fritsch, Nicolas Mengus et Piotr Klimczyk.
/ ©sylvie mengus

Faire découvrir les châteaux forts aux malvoyants

Le travail des trois experts permet aux archéologues de faire de nouvelles découvertes, mais aussi de savoir quelles parties doivent être rénovées. Les maquettes servent également de support pédagogique pour avoir une vue d’ensemble du château lors des visites. « La consécration de notre activité date du jour où un monsieur m’a demandé s’il pouvait les toucher. Étant malvoyant, il visualisait le château pour la première fois », explique Étienne Fritsch qui, en collaboration avec l’association des malvoyants de Strasbourg, a l’intention de proposer des visites guidées au moyen de maquettes tactiles avec le nom du château écrit en braille.

Lucie D’Agosto