Le chanvre, au service de la construction

Gérald Laignel, à la tête de 2CDC, un bureau d’études qui réalise des suivis de chantiers, et de Roo Construction, spécialisé dans les bétons végétaux, s’est lancé dans un nouveau projet. Avec LM Alsace, il ambitionne d’ouvrir une usine pour fabriquer des briques de chanvre qui s’emboîtent comme des Lego.

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Gérald Laignel et sa brique de chanvre. / ©LD

Lors de la présentation de son projet à la Paddock Innovation Box (#PIB), Gérald Laignel avait pour objectif « d’effacer les idées conçues sur la construction ». Il prévient : « des nouvelles méthodes arrivent ». Pour l’instant, il possède dix-huit briques de chanvre : « C’est un amalgame de chaux et de chanvre. Elles ne pèsent que 19 kilos. Pour les assembler, c’est comme les Lego. Il n’y a ni besoin de colle ni de mortier », précise l’inventeur. Avec ce matériau, un mur ne sera composé que d’une seule couche : « Il faudra uniquement ajouter une couche d’enduit extérieur et intérieur ». Les briques de chanvre servent en même temps d’isolant: « Avec elles, pas besoin de climatisation. La température de la maison ne dépassera pas les 24 degrés en pleine canicule. En hiver, pour une maison de 130 m², il ne faudra dépenser que 120 € de chauffage par an ». Elles ont un abaissement acoustique de 56 décibels. Les briques ont aussi une tenue au feu de plus de quatre heures et gèrent tout aussi bien l’hydrique produit par une famille de quatre personnes. Une fois les fondations réalisées, « trois maçons expérimentés suffisent pour poser la charpente au bout de deux semaines », complète Gérald Laignel.

Un projet d’usine

L’entrepreneur aimerait créer une usine à Haguenau, avec plus de 70 emplois à la clé : « Le projet coûterait huit millions d’euros et le chiffre d’affaires, d’ici 2025, serait de 4,9 millions ». Gérald s’est associé à un regroupement d’agriculteurs pour trouver les terres pour produire les 4000 hectares de chanvre nécessaires. Il est aussi en quête d’investisseurs pour payer les différentes certifications : « 170 000 € pour la première qui me permettra de fabriquer des briques artisanalement et 80 000 € la seconde pour lancer l’outil industriel. »

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