Le basket de patelin, c’est comment ?

Lupstein, 800 habitants. Ils ne sont même pas tous au courant que leur village abrite un club de basket, pensionnaire de la 2e division départementale. Pour être président, il faut beaucoup d’amour.

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Il est content Laurent Schmitt. Content qu’on s’intéresse un peu à ce basket d’en bas.

Ce basket qui galère, qui rame pour trouver des créneaux d’entraînement, pour gratter 200€ de subventions.
36 licences réglées par les joueurs, la buvette, et l’un ou l’autre sponsor pour payer les maillots, et c’est à peu près tout. À côté de ça, « je paye à la fédé, je paye la location de la salle », soupire Laurent Schmitt. « C’est très, très difficile. Là, pour la première fois en dix ans de présidence, j’ai réussi à négocier une rallonge auprès de la mairie… » Le président du BC Lupstein a conscience que la commune ne peut pas faire beaucoup plus, mais doit quand même sans cesse batailler. « La salle est louée par le hand, par le foot, pour des mariages… Alors quand le calendrier sort en début de saison, la première chose qu’on fait, c’est de voir à quel moment on va pouvoir jouer à domicile. »

La crainte de la disparition pure et simple

Laurent Schmitt reconnaît que président de club de patelin, « c’est usant ». Mais il garde l’intention de se battre et de tout faire pour que les villages restent représentés dans les compétitions de la fédé, « mais ce n’est pas la tendance. Les petits clubs vont disparaître, je le crains. On prend des pénalités quand on n’a pas d’équipe de jeunes. Mais comment vous voulez faire ? » Malgré tout, Laurent Schmitt a prévu de refaire la tournée des écoles du coin pour relancer la machine. Il faudra réussir à motiver les parents, qui sont de moins en moins impliqués : « Les parents ? Ils déposent les gamins et ils s’en occupent plus… Mais on a besoin que quelques-uns s’impliquent un peu pour les déplacements, pour la buvette… »

Faire en sorte que de jeunes joueurs participent à la vie du club, c’est aussi un défi, face à une génération de plus en plus égoïste. En plus de ça, « Lupstein, c’est pas attirant. On n’est pas Gries, Souffel ou la SIG. On a des joueurs qui viennent, qui partent. On a pas mal d’étudiants qui se connaissent… Mais personne ne sait où c’est Lupstein. » Et si aucun basketteur du Bas-Rhin ne sait où se trouve Lupstein, il est encore plus triste de se dire qu’à Lupstein on ne sait même pas qu’il existe un club de basket. Un club qui lutte, jour après jour, pour qu’un petit village de 800 habitants fasse – un peu – parler de lui.