La première bourse aux minéraux

L’Association de Géologie et des Sciences de la Terre de Saverne organise ce dimanche 6 octobre sa toute première exposition-vente de minéraux, fossiles et bijoux à Brumath. Plus de vingt exposants seront présents entre 10h et 18h, au centre culturel de la ville pour inaugurer ce nouveau rendez-vous annuel.

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Quelque part entre l’exposition scientifique et le marché des arts, les bourses aux minéraux sont des événements culturels uniques. S’ils sont souvent l’occasion de réunir des habitués du milieu, ils sont autant destinés aux amateurs qu’aux curieux. 

Ce samedi, artisans, commerçants et collectionneurs locaux tenteront d’ouvrir pour le grand public les portes d’un monde juste en dessous du nôtre.

Le monde magique des pierres

Ce week-end, les fossiles et les minéraux exposés à Brumath retraceront autant l’histoire de notre monde que celle de notre région. La vingtaine d’exposants du salon seront à la fois présents pour y vendre leurs trouvailles (et créations) que pour nous faire découvrir leur domaine d’activité. D’où viennent les minéraux ? Et les fossiles ? Comment créer un bijou ? Qu’est-ce que la lithothérapie, cette croyance qui donne des attributs énergétiques aux pierres ? 

Chaque année, aux alentours du mois d’avril, l’association de Géologie et des Sciences de la Terre organise une exposition chez elle, à Saverne. 

La création d’un salon à Brumath a été motivée par le manque d’exposition du genre dans le nord de l’Alsace. Même si les bourses aux minéraux de Saverne et de Strasbourg existent depuis longtemps, voir ce genre d’expositions est déjà plus courant dans le Bas-Rhin et en Allemagne. 

Les fossiles et les minéraux exposés retraceront autant l’histoire de notre monde que celle de notre région.

La bourse aux minéraux de Brumath vient combler la demande dans le secteur, et se targue donc d’être portée par une équipe déjà habituée à organiser ce genre d’événements.  

Entretien avec Marc Baltzli

Marc Baltzli est un alsacien passionné de fossiles. Depuis son adolescence, il collectionne les restes des formes de vie d’époques passées. En tout, il possède plus de 1000 pièces et en exposera une petite partie ce week-end à l’occasion de la Bourse aux minéraux de Brumath. Entretien avec un collectionneur privé qui déterre l’histoire.

Qu’est-ce qui vous passionne dans le fait de collectionner des fossiles ?

Ce qui m’intéresse avant tout, c’est de reconstituer le passé. C’est une vraie passion de découvrir ce qui existait il y a des millions d’années. En matière de fossiles, chaque pièce est différente, et d’une certaine manière, tout est neuf. De plus, j’aime découvrir la nature, et dans notre coin il y a énormément de fossiles. En ce moment, je collectionne particulièrement les pièces de Mammouth, les dents de requins, et des parties de tête du Smilodon, un tigre à dent de sabre préhistorique.

Votre collection est impressionnante, comment l’avez-vous commencée ?

Il y a longtemps, plus d’une quarantaine d’années. Lorsque j’avais 14 ans, j’ai rencontré un « ancien » qui travaillait au CNRS de Strasbourg et qui collectionnait des fossiles. Un jour, il m’a emmené en chercher avec lui. À partir de là, je l’ai suivi plusieurs fois et il m’a transmis sa passion, il m’a refilé le virus. J’y occupais mon temps libre le week-end, et, de fil en aiguille, j’en ai tellement ramassé qu’une vraie collection s’est construite.

Comment trouvez-vous toutes ces pièces ?

Il faut demander l’autorisation aux propriétaires pour chercher des fossiles sur leur terrain. Dans le temps, ce n’était pas ça. Puisque le responsable de la carrière est aussi responsable des accidents, on doit signer des décharges et les refus sont nombreux. De nos jours, les collectionneurs sont assez limités, mais d’un autre côté, si les carrières où je trouvais des fossiles quand j’étais jeune sont de plus en plus protégées, on découvre de plus en plus de choses sur les fossiles qu’on ne connaissait pas à l’époque.

Ce week-end, vous exposerez majoritairement des pièces provenant des sols près de chez nous : comment expliquer cette présence de fossiles dans notre région ?

Il y a 250 millions d’années, l’Alsace était une mer. Peu de gens le savent, mais pendant l’ère du Jurassique (avant la dérive de l’Eurasie vers l’hémisphère nord), l’équateur passait en Alsace et le climat y était humide et chaud. C’est pourquoi nous trouvons ici beaucoup d’ammonites, d’oeufs de crocodiles ou de traces de feuillage d’arbres tropicaux. Ce samedi à Brumath, en plus de ces vestiges qui proviennent de chez nous, j’exposerai deux ou trois pièces en provenance du Maroc et des USA.