« Je suis un représentant syndical à l’allemande»

Après une vingtaine d’années comme présentateur pour France 3 Alsace, Éric Vial devient délégué syndical chez FO pour défendre les intérêts de ses collègues animateurs, techniciens, ou personnels administratifs de France Télévision et de l’audiovisuel public. Membre de l’opposition à Brumath quand Maxi Flash l’avait rencontré il y a quatre ans, il quitte aujourd’hui le conseil municipal pour se consacrer aux luttes syndicales.

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Battiste Delfino : Comment avez-vous réagi aux annonces du début de confinement dans votre secteur ?

Eric Vial : Les émissions et les tournages se sont arrêtés en plein travail. Je bossais notamment sur la série Plus Belle La Vie. Un plan de reprise de l’activité a été mis en place, mais c’est quasiment du cas par cas à chaque fois. 40 % des salariés de l’ensemble du groupe France Télévision ont travaillé en télétravail, et certains apprécient. On voit se profiler beaucoup de changements…

BD : Du coup, quel a été votre rôle dans ce contexte particulier ?

EV : Le secteur de la télévision est particulièrement touché par la crise. Plus largement, je suis aussi secrétaire adjoint de la Fédération des Arts, du Spectacle, de l’Audiovisuel et de la Presse, et j’ai vu beaucoup de contrats du secteur, de techniciens comme de musiciens, s’arrêter du jour au lendemain. Beaucoup n’ont pas pu bénéficier d’une aide pour des raisons techniques et il a fallu les épauler. Il a aussi fallu sensibiliser les hommes politiques, j’ai eu la chance de rencontrer le ministre de la Culture, Franck Riester, avec qui le courant est plutôt bien passé.

BD : Comment envisagez-vous l’avenir pour ces travailleurs ?

EV : D’une manière générale, je pense qu’il faut revenir à des échelles plus locales. Je dirai que je suis un représentant syndical « à l’allemande », même si je suis de Force Ouvrière. Effectivement, mon boulot c’est de défendre le salariat… mais pour ceux qui me connaissent, je suis aussi un grand défenseur de toutes les entreprises alsaciennes, et ça passe par là.

BD : Vous semblez très attaché à l’Alsace, très impliqué dans la vie de la cité, mais vous prenez du recul avec la politique locale, pourquoi ?

EV : Je n’ai plus le temps de siéger au conseil Municipal de Brumath avec mes responsabilités syndicales au niveau national ! Surtout en ce moment… Place à la jeunesse comme on dit ! Je perçois cela dit d’un très bon œil l’arrivée l’an prochain de cette fusion Haut-Rhin/Bas-Rhin. Et, ayant toujours défendu l’idée, si j’en ai l’occasion, je serai de ceux qui feront partie de la bagarre de ces collectivités européennes d’Alsace.