Hœrdt – Les mains de la terre à la pâte

Magali, Colette et Frieda : trois générations de Hœrdtoises qui se sont relayées dans les champs, derrière les étals des marchés et plus récemment au laboratoire de pâtes fraîches Pasta Belarte.

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Magali et Colette, des champs aux marchés en passant par la fabrication des pâtes. / ©DR

Les chaussures pleines de terre, Magali s’excuse : « Actuellement, on rentre tout avant le gel, les patates douces, les navets, les courges… Mais comme le climat change, on essaie aussi d’adapter nos cultures ». Le ton est donné: dans la famille Belarte, c’est l’innovation qui prime. « Ma mère est le moteur de tout, elle a toujours 36000 idées, comme les légumes qui ne sont pas traditionnels en Alsace. »

Cima di rapa, fraise-framboise, pakchoi, puntarella font partie de ses essais concluants. Magali prend un exemple : « Le brocoli n’a jamais marché, parce que nous ne traitons pas chimiquement. Alors pendant le confinement, quand nos stocks se sont épuisés d’un coup, on en a profité pour essayer des légumes plus originaux, comme la cima di rapa qui ressemble au brocoli. » Colette précise : « Essayer de nouvelles choses pour avancer, c’est ce qui m’a permis de ne pas compter les heures ».

Aujourd’hui à la retraite, elle passait paradoxalement de journées complètes au rayon fruits et légumes de l’hypermarché du coin aux champs hœrdtois… Dans son souvenir, sa grand-mère à elle était déjà agricultrice, et ses parents ont aussi cumulé travail et maraîchage : « Mon père était le premier à Hœrdt à avoir un tracteur, il l’a utilisé pour faire le marché boulevard de la Marne avec ma mère, Frieda ». Les marchés, justement, occupent une bonne partie des journées : « Le samedi, on remplit un camion et une camionnette, à cinq, pour le marché de la Robertsau », sourit Magali, qui peut compter sur son père et son conjoint.

Des étals qui lui permettent aussi de vendre ses pâtes artisanales. Démarrée en 2011, l’année de naissance de sa fille Gabrielle, sa petite entreprise Pasta Belarte* utilise les légumes de la ferme pour en faire des raviolis, des lasagnes, des arancini… Gabrielle ne se voit pas les mains dans la terre, mais plutôt « chef cuistot ! » Une autre façon de reprendre le flambeau.
*www.auxdelicesdeschamps.fr

Coup de cœur et coup de gueule

« Nous cultivons le plus naturellement possible au ried, la terre noire très riche qui donne un autre goût aux légumes. Autour de nous, il n’y a que du maïs, or il faut protéger ces écosystèmes et y faire revenir les maraîchers. »