Haguenau veut éviter la fuite en avant

Depuis sa remontée, le FC Haguenau Rugby dispute sa troisième saison de suite en Fédérale 3. L’objectif de pérennisation du club à ce niveau est pratiquement atteint, avant de viser plus haut.

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« Strasbourg, ils ont eu un mécène, ils ont voulu aller trop vite, et ils se sont brûlés les ailes. » Pascal Lebaupain, le président du FCHR ne veut pas donner de leçon, mais plutôt en tirer. Son but, c’est qu’Haguenau dispose d’un club pérenne, et pour cela, « c’est un travail de chaque instant ». En se projetant d’ores et déjà sur l’avenir, le président estime qu’Haguenau aurait toute sa place en Fédérale 2, mais pas avant d’avoir structuré l’ensemble pour s’y maintenir durablement.

« Au départ, il faut poser les bases », appuie Pascal Lebaupain. « Il faut y aller step by step. On a renforcé l’équipe sportivement, on a renforcé l’administratif. En Alsace, quand on parle de rugby, il faut se battre dans tous les sens, parce qu’avant de penser au rugby, les partenaires sont sollicités par des sports plus porteurs comme le foot, le basket. »

Haguenau, un vivier intéressant pour l’école de rugby

Pour porter le club, il y a aujourd’hui deux piliers (si l’on enlève les performances de l’équipe fanion) : la formation et le club affaires. Trait d’union entre les deux, Christian Casterot, éducateur à l’école de rugby, les U6, mais aussi sponsor du club. « J’ai appris à jouer à Haguenau, j’ai joué en Fédérale 3 ici, et il était normal que je rende à ce club ce qu’il m’a donné », avance le chef d’entreprise de 54 ans. D’un côté, les enfants, « affectueux, tête en l’air, simples », de l’autre, les partenaires, « humain, plein de convivialité ». S’il avait le temps, Christian Casterot pourrait parler des heures de son club de cœur. « J’avais complètement coupé avec le rugby. C’est Roger Faillet qui m’a fait replonger il y a sept ans, quand il a créé le Club affaires. Je suis revenu en tant que sponsor. J’ai découvert de nouvelles personnes. Il y a ici une humanité, une qualité de la relation qui est assez remarquable. Le samedi, j’arrive vers 13h15, et je me force à partir à 17h30 parce que j’ai pas mal de choses à faire, mais on pourrait y rester la nuit. Certains le font d’ailleurs, il me semble. »

Pascal Lebaupain note de son côté qu’il faudra gagner l’amitié et la fidélité des sponsors pour réussir ce projet d’accrocher la Fédérale 2. Mais il faudra aussi développer la base : « L’école de rugby, c’est indispensable. Une ville comme Haguenau, avec ses 36.000 habitants, c’est quand même un vivier intéressant. On n’est pas une terre de rugby, mais on met en place des opérations. On a créé une entente chez les jeunes avec Drusenheim, Saverne et Lauterbourg pour qu’il y ait aussi une vraie qualité de la formation. » Histoire de grossir un peu plus les rangs des amateurs de mêlées, chistera et pénaltouche.