Haguenau – Renouvellement forestier : du pin sur la planche

La forêt indivise de Haguenau bénéficie d’un plan de relance national pour faire face aux changements climatiques futurs et ainsi expérimenter la plantation d’espèces résistantes aux canicules.

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La parcelle préparée par l’ONF pour recevoir 1 800 tiges d’essences exogènes. / ©DR

Non loin du lieu-dit Hundshof, en bordure de la départementale 1063, une parcelle semble avoir été retournée par les sangliers. Il s’agit en fait de « travaux préparatoires engagés en milieu d’année dans cette zone boisée, pour quadriller le périmètre des plantations », explique Florian Baland, responsable travaux à l’ONF. « Le plan de relance de l’État aide les communes forestières face aux difficultés du réchauffement climatique. Cette parcelle sert de labo : que pourra-t-on planter à l’avenir pour produire du bois et continuer à profiter de la forêt ? C’est un challenge de taille, car on ne peut que supposer les données de demain ». Du pin maritime, du pin noir Laricio de Calabre et des séquoias semper virens viendront ainsi épauler les semis naturels d’épicéa commun, de pin sylvestre, de chêne Cécile, de bouleau et d’aulne.

«Nous introduisons de la diversité avec des essences adaptées aux fortes chaleurs et aux sécheresses», appuie Thierry Lavaupot, le technicien forestier, devant les 1800 tiges prêtes à être plantées par une entreprise d’insertion. « Aujourd’hui le sol est humide, mais dans cinquante ans, sera-t-il lourd ou sablonneux ? C’est une véritable expertise avec ses fiches de plantation, sur l’existant, le sol, l’état hydrique, le climat… »

Les essences haguenoviennes adaptées génétiquement

Sur deux ans, 37,5 hectares de la forêt de Haguenau seront concernés par les plantations, mais « 1000 à 1500 hectares sont en régénération, c’est-à-dire se renouvellent naturellement, selon Florian Baland. Certains chênes ont 200 ans et il y a eu des aléas climatiques, des champignons, des attaques de gibier, des insectes ravageurs, et ils se sont adaptés génétiquement. Nous ne faisons pas une croix sur les essences haguenoviennes ! »

Une remarque d’ailleurs soulevée par Françoise Delcamp, conseillère municipale déléguée à la Ville accessible et touristique : « On entend que la forêt ne ressemble plus à ce qu’on avait avant, mais si on ne fait rien, il n’y aura plus de forêt ! On recherche des solutions au milieu d’une grande part de renouvellement naturel ».