Elena Buhl, Meilleure apprentie de France

0
1241
Elena Buhl

Née en 1999 à Wissembourg, Elena Bulh ne chôme pas. Avant de passer son diplôme, elle a été élue en février dernier, Meilleure apprentie de France. Un titre qui récompense des années de travail. Rencontre à l’occasion de sa mise à l’honneur par l’association Haguenau, Terre de Réussites, en présence du Maire de Haguenau. Claude Sturni n’a pas manqué de dire qu’Elena est formée au Lycée des métiers André Siegfried, un établissement reconnu pour la formation de ses jeunes gens et encouragé par la réussite d’Elena.
« Le chemin a été long et intense pour arriver au but, mais maintenant je peux dire que j’ai réussi. Je suis fière d’avoir représenté l’Alsace à Paris, j’ai réalisé l’un de mes rêves » conclura Elena en retenant, sans y parvenir, des larmes de joie et d’émotion.  

Un mot sur votre parcours.

J’ai commencé avec un CTM préparatrice vendeuse option charcuterie traiteur au CFA de Eschau. J’ai poursuivi avec un CTM boucher charcutier traiteur en alternance à la boucherie Sigrist à Schleithal. L’an dernier j’ai passé mon CAP boucher en candidat libre et cette année, toujours en candidat libre, mon CAP charcuterie. 

Et cette année, c’est sans doute le plus grand moment de votre vie, avec ce titre de meilleure apprentie de France. Dans votre discours, il y avait beaucoup d’émotions…

Ceux qui ont compté étaient là, mes parents, mes professeurs, le Maire de Haguenau, ma patronne… Obtenir un titre comme celui-là, c’est beaucoup de travail. Il n’y a pas assez de mots pour dire ce que je ressens. C’est un moment tellement différent des autres.

Haguenau Terre de Réussites a organisé cette réception. Le mot réussite résonne différemment pour vous maintenant? 

Oui. C’est une étape, peut-être la plus belle. Il sera difficile d’aller plus haut. Meilleur ouvrier de France… je le viserai peut-être, je ne sais pas, on verra… 

La suite c’est quoi ?

Un brevet professionnel, et peut-être un brevet de maîtrise dans quelques années. Un jour, je serai peut-être gérante d’une boucherie, mais pas propriétaire, c’est trop compliqué. Ce qui me plaît dans ce métier c’est la polyvalence, de passer de la vente à la boucherie, puis à la charcuterie, au traiteur, j’aime conseiller les clients. On sait d’où vient la bête, comment elle a été travaillée, comment elle a été transformée. Il est très important de pouvoir prouver que la viande est bonne, c’est pour cela qu’il faut travailler en Alsace, on sait d’où elle vient, on connaît les éleveurs.

Vos parents sont éleveurs justement !

Oui, ils élèvent des veaux à Scheibenhard. Au début, je voulais entrer dans la gendarmerie, mais c’était impossible d’obtenir un stage, alors j’ai choisi la boucherie.

C’est un métier très masculin, vous êtes la seule fille de votre classe de CTM ?

Oui. Je suis arrivée en deuxième année, ils se connaissaient depuis un an quand j’ai atterri ici, ce n’était pas très facile. Je me suis imposée, et, en troisième année, cela se passe très bien. Les garçons doivent comprendre que les filles veulent réussir.

Que pouvez-vous dire aux jeunes qui se lancent dans cette branche, et à leurs parents ?

Que le plus important est de faire des stages. Si on multiplie les expériences dans différentes filières, même si parfois, on a l’impression de perdre du temps, on finit par trouver sa voie. C’est ce qui m’est arrivé. Je dirais aussi qu’il faut toujours être propre sur soi et ne jamais baisser les bras. Il faut vivre à fond et ne rien regretter.