Didier Yves Martin, le citoyen qui voulait tout changer !

Né en 1955 dans la Somme, il passe une grande partie de sa jeunesse au Touquet. Sa carrière de militaire dans l’Armée de l’air l’emmène en Afrique, puis en Alsace où il rencontre son épouse. À l’heure de sa retraite, il se lance dans le service à la personne, surtout chez les personnes âgées, en faisant du bricolage, du jardinage ou des courses. Pendant 37 ans dans l’armée, il n’a pas dit grand-chose, mais il avait tellement envie de parler qu’il a osé écrire un livre, une sorte de « Indignez-vous » à sa façon : Et si on changeait tout ! (Éditions Saint-Honoré). Rencontre avec un citoyen engagé de Soultz-sous-Forêts.

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Votre livre est une attaque frontale contre la politique, pas seulement celle d’Emmanuel Macron, mais contre un système que vous décrivez comme oligarchique. La France n’est plus le pays du « bien vivre » comme vous dites ?

Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les enquêtes et les sondages. Dans le classement des pays où l’on vit bien dans le monde, la France est très mal placée. Nous sommes très loin de la Suisse, de la Suède et même de l’Allemagne. Nos ancêtres se sont démenés pour la démocratie et maintenant on galvaude tout. Les citoyens n’ont pas l’air de trop comprendre, ils ne semblent pas très motivés pour changer quoi que ce soit. C’est de notre faute si l’on en est là, on accepte tout sans broncher. Même si, effectivement, cela commence à changer.

Vous décrivez un monde qui ressemble à celui d’Orwell dans 1984, et vous allez même encore plus loin, car vous dites que nous sommes revenus avant 1789…

C’est vrai. Si on lit le livre d’Orwell, le parti fonctionne de la même façon. Vous avez 300 personnes qui décident de tout.

Vous parlez d’une illusion de démocratie. Proposez-vous des solutions ?

Tout à fait. On peut faire autrement. Dans la IVe République, constituée après-guerre par le Conseil de la résistance, il y avait beaucoup plus de démocratie. Aujourd’hui, on ne sait pas comment les ministres arrivent à leur poste. Il faut changer l’appareil politique pour que les gens puissent s’exprimer. Aujourd’hui, nous sommes gouvernés par des lobbies. Les derniers gouvernements leur ont tous fait allégeance. Il y a un manque évident de démocratie. Il faut que l’on change le système et que de nouvelles têtes arrivent au pouvoir. Que ce soit la gauche ou la droite, on nous a menés en bateau, ils nous ont endettés. Tout le système est à revoir.

Et Marine Le Pen, c’est la solution ?

Ah non, non, non, pas du tout ! Ni Mélenchon qui voulait revenir à la IVe République, mais qui fait l’impasse sur beaucoup de questions. Il faut une nouvelle République, vraiment démocratique.

Dans votre livre, vous évoquez les votes blancs, qu’il faudrait prendre en compte…

Oui. Lors des dernières élections présidentielles, je suis certain que si les votes blancs avaient été pris en compte, les abstentionnistes se seraient déplacés. Il faut inventer un système dans lequel les votes blancs peuvent éliminer les candidats au deuxième tour, et pour revoter.

Allez-vous vous lancer en politique ?

Je ne sais pas si j’ai encore l’âge, mais si des gens me contactent pour créer quelque chose, je suis partant. Je ne veux pas entrer dans un parti. J’ai écrit ce livre pour faire bouger les gens, pour dire que d’autres alternatives sont possibles, une société plus juste, plus équitable et surtout plus supportable, car bon nombre de Français ne vivent plus, mais survivent. Je trouve que le monde est égoïste ; on veut toujours plus sans se soucier des générations futures à qui nous laissons une planète complètement dévastée. C’est surtout ça qui m’a poussé à écrire ce livre.