Denis Ramspacher, grand paysan

Agriculteur de Kienheim, entre Truchtersheim et Hochfelden, Denis Ramspacher est né à Strasbourg il y a 58 ans. Marié et père de trois enfants, cet homme très occupé, très tôt attiré par l’élevage, est le nouveau président de la chambre interdépartementale d’Alsace, pour les trois prochaines années. Après une formation de technicien agricole au lycée d’Obernai, ce fils d’agriculteur reprend une exploitation polyculture élevage dans les années 80, puis un élevage laitier en 1989. Avec son épouse et un autre associé, il a créé un GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun), une exploitation qui compte 130 vaches laitières et des cultures de maïs, de blé et de betteraves.

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Quand on regarde notre parcours, on devine très vite que vous êtes un homme engagé. Cette élection à la tête de la Chambre d’Agriculture d’Alsace n’est pas un hasard ?

J’ai été président des jeunes agriculteurs sur le canton de Truchtersheim en 1988 pendant six ans, c’est là que j’ai commencé à faire de la communication en organisant des fermes ouvertes avec des concours de labour. Ensuite j’ai pris des responsabilités au niveau de la profession laitière, j’ai représenté l’Alsace à la Fédération Nationale des Producteurs de Lait, je suis devenu secrétaire général de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles, puis président pendant une dizaine d’années. L’engagement a été progressif. Quand on devient président, on ne peut pas dire que c’est un hasard, il faut un réseau et un minimum d’expérience. L’engagement a du sens pour moi, quand on s’engage on ne peut pas le faire à moitié. 

Vous avez devant vous quelque chose d’extraordinaire à réaliser ?

J’animerai une équipe qui fera en sorte d’améliorer la situation et qui apportera de la fierté aux agriculteurs. Nous sommes dans une situation délicate à plusieurs niveaux. L’agriculture évolue très rapidement. La chambre devra accompagner un maximum d’agriculteurs, au niveau du conseil, de la gestion économique, mais nous devons aussi améliorer l’image de l’agriculture qui est trop souvent montrée du doigt, injustement. Là aussi nous avons un gros travail à effectuer. Il faut que l’on parle de notre agriculture de manière positive, pour que les 2 millions d’Alsaciens mangent local. Le consommateur doit savoir que ce sont des produits de proximité, des produits de qualité et contrôlés. Des règles et des normes sont respectées chez nous, alors que ce n’est pas toujours le cas sur d’autres continents ou dans d’autres régions européennes. Il faut mettre nos produits en avant.

Un mot sur le bien-être animal, quelle est votre position sur ce sujet ?

Ce que le consommateur découvre ne se passe pas dans les exploitations, car en ce qui concerne le bien-être animal, la situation s’est améliorée depuis longtemps. Les animaux circulent aujourd’hui beaucoup plus librement dans des bâtiments adaptés. Nous organisons régulièrement des portes ouvertes pour que les gens s’en rendent compte.

L’Alsace du Nord est-elle un territoire dynamique ?

Oui, autour de Haguenau il y a une communauté de communes avec laquelle nous avons l’habitude de travailler. C’est un territoire ou pratiquement toutes les cultures sont possibles.

Avez-vous encore le temps d’être présent sur votre exploitation ?

C’est important d’être en contact avec les agriculteurs voisins et amis, pour les écouter et être au fait de ce qui se passe. J’essaye d’y être présent le matin, et le week-end.