Dans la tête de Satan

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Ah bon ? Tu es un spécialiste de la Guerre toi ? Ma voisine m’a répondu illico quand je lui ai dit que Poutine avait perdu la raison. Elle n’a pas tort ma voisine, même si elle me cherche des Poutine dans la tête, je suis qui moi pour parler à tort et à travers de la Russie et de l’Ukraine ? Personne. Mais j’ai des yeux et un cœur, au moins. Alors, je n’ai pas lâché le morceau, j’ai ajouté que sa façon de diriger son pays et de traiter son peuple n’avait jamais vraiment laissé de doutes sur sa capacité et sa volonté à organiser la paix dans le monde. Ça se voyait comme un char sur la Place Rouge depuis longtemps déjà ce petit penchant pour la barbarie, pour la cruauté, pour la violence. Pas avec tout le monde vous me direz, non, non, juste avec ceux que ne sont pas d’accord avec lui. Sa mine d’autocrate fait penser à un type qui vient de jouer 96 heures de suite à la PS4 en pyjama. Lui, ça fait 20 ans qu’il a commencé la partie, les pieds dans ses chaussons. Pas à pas, il a organisé les choses pour que ça dure. Une dictature n’attaque pas une démocratie tous les quatre matins à l’aube. Ça n’est plus arrivé depuis 1939, alors ça se prépare un truc pareil, c’est l’œuvre d’une vie qui est en jeu sur ses ordinateurs, l’étape 001, il faut y aller doucement, comme avec l’une des douze têtes nucléaires de Satan 2. Tu ne fais pas gaffe et paf, tu fais péter la planète plus vite que dans Call of Duty, tu déclenches l’apocalypse en un rien de temps avec ces trucs-là. Je ne sais pas à quel point pour lui, c’est un jeu, mais je me demande s’il n’est pas allé trop loin pour ne pas aller plus loin. Je ne sais pas comment cette guerre finira, j’ai juste envie de croire que les démocraties triomphent toujours, même si, comme l’a écrit Diane Ducret dans La Dictatrice, « L’ingéniosité des hommes dans la destruction surpasse la somme de leurs aspirations au bien ». Dans ce roman paru en 2020, elle parlait de Satan 2 que Poutine lançait pour gagner la guerre. Dans la réalité, il serait bon de se mettre dans la tête du dictateur pour anticiper une suite qui ne peut être autre chose qu’une paix durable.