Citroën C5 Aircross PureTech 130, la formule gagnante

Belle réussite commerciale, le Citroën C5 Aircross a su se démarquer de la cohorte des SUV par son style unique, ses prestations sérieuses et son comportement placide. Au catalogue figure désormais le 3-cylindres essence 130 ch, qui peut paraître un peu court sur le papier. Alors ce « trois pattes », vilain petit canard ou cygne conquérant ?

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On ne sait pas vraiment quand la folie s’essoufflera, mais la vague de fond des SUV n’en finit pas de déferler. En Europe, la gent surélevée a représenté plus de 40 % des ventes au premier semestre 2019. Parmi les bons élèves, on retrouve l’incontournable Peugeot 3008, le Dacia Duster et l’éternel VW Tiguan. Le Citroën C5 Aircross fait partie de ces nouvelles stars. Sorti fin 2018, il a déjà trouvé près de 17 000 preneurs en France, soit une centaine de modèles vendus chaque jour depuis son lancement ! Le SUV des Chevrons s’est hissé à la quinzième place du classement des ventes hexagonales de véhicules particuliers et sur le podium du segment C.

Les clefs de la réussite

Ce succès ne doit rien au hasard : cela fait plusieurs années que Citroën peaufine son sujet. Le concept de base était déjà présent au Salon de Shanghai de 2015. Un gros travail a été réalisé sur la face avant avec un design audacieux, comme le prouve la superbe signature lumineuse basée sur la séparation des optiques et des feux de jour, délicatement posés au-dessus des phares. Pour se faire une place au soleil, le C5 Aircross a pu compter sur un intérieur des plus travaillés, ayant trouvé l’équilibre parfait entre la modernité d’un concept novateur et le sérieux que doit dégager un modèle avec de telles ambitions. L’intérieur du SUV tricolore se situe à mi-chemin de celui, raffiné, de la DS7 et de celui plus fun du Cactus. Les équipements high-tech s’insèrent parfaitement dans une planche de bord altière.

On note ainsi les belles incrustations, remarquablement assemblées, les aérateurs verticaux au cachet indéniable ou encore le bandeau en harmonie avec la sellerie. La dotation technologique est riche, à l’image de la console centrale agrémentée d’un écran de 12,3 pouces, de la surveillance des angles morts, de la caméra 360°, du régulateur de vitesse adaptatif, de l’aide au stationnement ou encore du système de navigation avec info trafic. Ces dispositifs, qui sont désormais monnaie courante dans les SUV modernes, et la belle copie esthétique, ne suffisent pas à expliquer le succès du C5 Aircross. Le protégé de Citroën peut également compter sur une modularité hors du commun, héritée de la plateforme EMP2 du groupe. Le coup de génie de la marque tient dans sa volonté d’avoir distillé les forces du C4 Picasso, véhicule familial par excellence, dans une enveloppe moderne. À l’heure où l’on ne jure plus que par les SUV, le C5 Aircross s’offre un supplément d’âme grâce à l’héritage tiré du monospace. Les trois sièges arrière individuels, par exemple, coulissent, s’inclinent et se rabattent, portant le volume de chargement déjà généreux (580 l, soit 60 l de plus que le cousin 3008) à 720 l, voire à 1,63 m3.

Que vaut le moteur d’entrée de gamme ?

Pour cet essai, nous nous sommes attardés sur le moteur d’entrée de gamme qui vient compléter une offre des plus rationnelles. Singulier sur le papier, le 1,2 l PureTech 130 ch fait rapidement taire les craintes sur sa capacité à tracter un beau bébé comme ce Citroën C5 Aircross (1 400 kg). La vigueur qu’il déploie est idéale dans le cadre d’une conduite familiale. Il ne faudra pas lui demander de battre des records sur de célèbres anneaux, comme celui du Nürburgring, mais le Turbo fait son office en conférant au C5 des reprises vigoureuses. Le 0 à 100 km/h, bouclé en 10,5 s, n’a rien de décoiffant, mais le dynamisme général suffit pour circuler avec aise dans le trafic des grands axes tout en évitant de taquiner les radars. Ce moteur a également l’avantage de contenir ses consommations sous la barre des 7 litres, constatés lors d’un parcours urbain et périurbain. Cette version fait ainsi office de choix de raison. Une conclusion qui se confirme au moment de payer l’addition. Ce bloc permet au C5 Aircross de s’afficher sous la barre des 25 000 € (24 700 €). Sur le segment, seul le Dacia Duster et le Seat Ateca (en 115 ch) peuvent se targuer d’avoir un ticket d’entrée moins élevé. Certes, il conviendra d’ajouter quelques options (Hill Assist Decent, Grip Control, etc.) pour profiter d’une dotation en adéquation avec les qualités du SUV des Chevrons, mais le tour de force mérite d’être salué.