Christophe Girard, Invité de marques

Né en 1981 en Vendée, du côté du Puy-du-Fou, Christophe Girard vit en Alsace depuis 16 ans. Après 11 ans chez Adidas, il a pris la direction du village de Roppenheim The Style Outlets, il y a quatre ans. Propriété du groupe espagnol Neinver, numéro deux en Europe sur ce marché, le centre est en progression chaque année. Rencontre avec un « maire » qui n’aura pas besoin de se représenter aux élections.

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Votre chiffre d’affaires est en constante augmentation, 105 boutiques ouvertes, 650 employés, presque 2 millions de personnes par an, le panier moyen deux fois supérieur aux autres villages de marques de votre groupe. Comment expliquez-vous cette réussite ?

En ce qui concerne le panier moyen, il y a deux facteurs : la moitié du portefeuille du groupe se situe en Pologne où le panier moyen est déjà culturellement différent, nous sommes très présents en Espagne où là aussi le panier moyen est forcément inférieur. Après, il y a d’autres éléments, comme la localisation. Nous sommes près de la frontière allemande, autour de nous les régions sont prospères, avec un bon pouvoir d’achat. Nous avons un positionnement Premium, avec des marques prestigieuses. Notre rôle est de leur fournir des écrins dans lesquelles elles peuvent proposer leurs anciennes collections à moins 30%.

Loin des grandes villes, c’est un avantage ? 

Oui, car notre clientèle est plus âgée que dans la plupart des autres centres, donc là aussi il y a plus de pouvoir d’achat… mais il y a aussi le mix de marques, l’un des mix les plus premium dans le groupe qui tire le panier moyen vers le haut. Depuis trois ans, nous sommes reconnus par les enseignes comme le troisième meilleur centre en France sur les 25 qui existent. Notre objectif est de passer numéro deux assez rapidement.

Pour être ici, une marque doit avoir les moyens ?

Non, pas plus que pour un centre-ville, et bien moins que dans un centre commercial traditionnel.

Internet n’est pas forcément un concurrent pour vous, pourquoi ?

Internet répond souvent à un argument de prix, que nous sommes capables de proposer également tout en gardant l’expérience de l’achat physique que la plupart des clients ne veulent pas abandonner. En plus, cela se passe dans un cadre très agréable, nous sommes ancrés dans le territoire, le village est inscrit architecturalement dans le paysage. Nous enrichissons l’expérience chaque année avec de nouvelles marques et des investissements importants.

Pour vous, la question du développement durable est importante ?

Oui. Nous récupérons les eaux de pluie, nous utilisons uniquement du matériel électrique pour nos équipes de nettoyage, aucun produit chimique pour l’entretien, nous sommes 100 % électricité verte depuis trois ans, nous trions les déchets, nous avons des ruches. Nous sommes engagés au quotidien, même si nous sommes arrivés un peu tôt au moment de la construction pour mettre des ampoules LED pour notre parking par exemple. Concernant le transport, nous finançons une application de covoiturage pour les employés, et pour nos clients une navette fait des rotations de Strasbourg et une autre d’Allemagne pour compenser notre empreinte carbone.

Vous allez bientôt fêter votre 10e anniversaire, comment voyez-vous l’avenir du village ?

Nous avons refait tous les espaces verts, tous les sanitaires, l’espace de jeux pour les enfants au mois d’octobre, nous menons une politique d’investissement et nous réfléchissons à d’autres investissements pour les deux ans à venir. Notre dixième anniversaire sera un tournant, car nous avons signé des baux commerciaux qui arriveront à échéance en 2022. Nous allons entrer dans des réajustements pour proposer à chaque marque la meilleure boutique possible. À la fin de l’année 2022, le village aura un autre visage.

Quels sont vos objectifs ?

Dépasser les deux millions de visiteurs dès l’an prochain et faire évoluer l’offre en renforçant notre positionnement Premium, qui est notre marque de fabrique.