Céline Schnell – Une fille bien en Alsace

Alsacienne pure souche, comme elle aime à se décrire, Céline Schnell est plus connue sous son nom de bloggeuse, Une fille en Alsace. Elle nous emmène du nord au sud de la région, entre grands classiques et belles découvertes, toujours dans l’idée de partager sa passion pour la gastronomie et le patrimoine.

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"Je partage l’Alsace avec mes yeux, mes valeurs et mon histoire", Céline Schnell. ©EG
Maxi Flash : Comment est née l’idée du blog unefilleenalsace.com ?

J’ai travaillé 15 ans dans le tourisme sur la Route des vins, notamment à l’office de tourisme d’Obernai comme chargée de communication digitale. J’avais fait une formation pour gérer les réseaux sociaux et aider les prestataires à être présents sur le web, c’est comme ça que j’ai découvert Facebook. J’ai été dans la première promo
« animateur numérique du territoire ». J’utilisais les réseaux sociaux à titre privé, puisque j’avais toujours un smartphone pas loin pour faire des photos, que j’aimais partager et les copains faisaient suivre. J’ai eu la chance aussi par mon métier de me balader un peu partout en Alsace, de découvrir de chouettes endroits. Et de fil en aiguille, j’ai fait des formations photo et vidéo, pour faire ça de manière un peu plus qualitative… Ce qui m’a permis depuis 3 ans de quitter mon job et d’être à plein temps sur mon blog, sur la photographie, l’accompagnement-formation et la gestion de réseaux sociaux pour des clients, avec une collaboratrice maintenant.

Quel est le profil des visiteurs du blog et combien en comptabilisez-vous ?

En 2021, il y a eu 10 000 visiteurs uniques en moyenne par mois sur mon blog, ce qui représente 16 000 pages vues par mois. Ce sont majoritairement des femmes entre 30 et 40 ans, françaises à 90%. J’ai beaucoup d’Alsaciens, parce que justement les gens du nord de l’Alsace découvrent les sorties à faire dans le Centre-Alsace ou le sud, et inversement. Ils se disent « tiens, ce week-end, il fait beau, qu’est-ce que je peux faire pas trop loin ? » En plus avec les deux années qu’on a vécues, on peut trouver des petits endroits comme ça pour déconnecter…

Où avez-vous grandi ?

Je suis une Alsacienne pure souche et j’ai de la famille dans le coin de Haguenau, à Niederschaeffolsheim, et mes parents sont à Vendenheim. Avec une grand-mère qui faisait pas mal de choses elle-même à la maison, elle jardinait, sa sœur avait une ferme, c’était vraiment le côté rural. Elle faisait sa choucroute elle-même, sa confiture comme toutes les bonnes mamies ! Et ma maman, pareil. Il y a la gastronomie alsacienne, mais aussi les traditions, Pâques, Noël qui font notre particularité. Mon papa faisait du théâtre alsacien à Schiltigheim, il était animateur de la Fête de la bière, j’ai porté le costume alsacien petite, j’ai connu les défilés folkloriques, etc.

De là vient cette envie de transmettre ?

Je suis une passionnée de photos, et je me suis rendu compte que mon regard plaisait. À travers la photo ou la vidéo, je peux emmener les gens qui ne se rendent pas compte de ce qu’on peut découvrir tout près de chez soi. Bien sûr, il y a les grands classiques mais aussi plein de sorties hors des sentiers battus que les gens découvrent au travers de mes propres expériences. Je partage l’Alsace avec mes yeux, mes valeurs et mon histoire.

©EG
Quels sont vos derniers coups de cœur ?

Récemment, j’ai découvert la cave de Cleebourg, dans le nord de l’Alsace, où l’on ne pense pas forcément à aller parce que c’est éloigné de la Route des vins. J’ai fait une sortie chiens de traîneau qui m’a marquée sur le Grand Ballon, des balades en Segway dans le vignoble, plus originales. Les mines de Sainte-Marie-aux-mines qu’on peut faire toute l’année aussi, c’est une partie de l’histoire qu’on ne connaît pas forcément, il y a eu une ruée vers l’argent en Alsace. Ou encore les épices Georges Colin, à Mittelhausen, qui travaillaient beaucoup avec des chefs avant d’ouvrir une boutique à Strasbourg. Comme on est amenés à cuisiner plus à la maison, il y a aussi ce côté produit de qualité.

Les rencontres humaines ont une part importante…

On vit toujours un échange, une rencontre, avec une partie d’histoire pour replacer l’endroit dans son contexte. Je me souviens de la Maison rurale à Kutzenhausen où j’ai eu une guide hyper sympathique et l’échange avec elle m’avait marquée. Elle a partagé sa passion au-delà du musée lui-même, et si demain on a un autre guide, ce sera complètement différent. Pareil pour un vigneron : il y a son histoire, sa passion, sa façon de raconter, et aussi comment moi, j’ai ressenti la chose. Je bois du vin sans être une grande spécialiste et un viticulteur m’a dit un jour : « Tu sais, je ne te demande pas le degré de sucrosité du vin, dis-moi juste si tu aimes ou non ». C’est aussi ramener ces choses qu’on croit être pour une élite, on n’ose pas y aller, alors que c’est accessible à tout le monde.

Avez-vous acquis une certaine notoriété maintenant ?

Grâce à mon expérience dans le tourisme, j’ai les connaissances et le réseau, et la visibilité du blog est grande. Ce matin, par exemple, j’étais au salon Egast à Strasbourg, j’aime voir et revoir les gens, on discute, on échange, je suis curieuse de nature. Il y a aussi la chronique que je tiens sur Top Music, tous les jeudis à 19h. J’avais été interviewée après le premier confinement, et l’animateur Erwan cherchait des chroniqueurs. J’avais envie d’essayer, les thèmes sont les mêmes mais on en parle autrement, et je suis de plus en plus à l’aise. Elle est filmée aussi, on ne peut pas se planter ! C’est une expérience que j’aime beaucoup. Pour la vidéo, je travaille avec Steve Maire, car je voulais quelque chose de plus qualitatif pour embarquer les gens plus loin dans la découverte.

Quels sont les retours que vous recevez ?

Ce côté authentique et positif, dynamique, bon plan, hors des sentiers battus revient souvent. Personnellement, je suis encore surprise que les gens ne connaissent pas certains endroits : on est une petite région, mais on a tellement de choses à faire ! Je ne connais de loin pas tout, je suis peut-être à un quart, sans compter tout ce qu’il reste à créer, c’est large, l’artisanat tout ça, les sujets ne s’arrêteront pas !

Vous venez d’emménager à Forstfeld, que pensez-vous du village ?

Je le découvre encore, avec mon compagnon, et avec Steve aussi qui est de Betschdorf. J’aime le côté village où tout le monde se connaît, les maisons alsaciennes dans le centre… Le côté campagne et nature me plaît beaucoup, je ne pourrais pas vivre en ville, mais on reste proche de Haguenau et Strasbourg.