Beinheim – À la Maison bleue, les accueillantes donnent confiance aux parents et aux enfants

Françoise Dolto a créé les Maisons Vertes, et à Beinheim, il existe la Maison bleue depuis juillet 2020 : sur le même principe, les enfants de moins 4 ans et leurs accompagnants sont reçus pour partager un moment ensemble. Véronique Neff est accueillante et secrétaire de l’association Pré’en’bulle, qui a ouvert le lieu.

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Un espace cocooning pour parler, jouer et se rencontrer. / ©DR

Maxi Flash : Qu’est-ce qu’un lieu d’accueil enfant-parent (LAEP) ?

Véronique Neff : C’est un lieu gratuit et anonyme, on y vient pour prendre du temps avec son enfant, on est comme dans une bulle, c’est très cocooning. La présidente de Pré’en’bulle, Pauline Ball, s’est entourée de personnes de différents horizons, principalement des psychologues et des professionnelles de la petite enfance, et nous avons été formées à l’écoute et à l’accueil de l’enfant et du parent. Nous sommes soutenus par la CAF et la commune de Beinheim nous prête gracieusement les locaux de la Maison bleue.

Quelle est la différence avec le domicile ou la crèche ?

Ce n’est pas un moyen de garde, et les LAEP sont assez rares dans le milieu rural. Le parent se pose, il n’y a pas de programme, il prend simplement un temps réel, sans lave-vaisselle à vider ou de livreur qui sonne. L’enfant apprend à faire confiance aux autres adultes, et il rencontre d’autres enfants. Il va aux jeux de construction, une cuisine, une ferme, de la pâte à modeler, pour laisser libre cours à l’imagination, rien d’électronique ni de bruyant. C’est aussi un lieu de rencontre pour les parents qui peuvent échanger, ou pas : la parole n’est pas contrainte.

Mais les six accueillantes peuvent aider les parents…

Oui, il y a quand même une parole qui est déposée chez nous avec des tracas du quotidien plus ou moins gros… Nous ne sommes pas là pour donner des conseils ni de recettes toutes faites. Dans notre philosophie, c’est le parent qui a la réponse en lui, c’est lui donner confiance, et qu’il n’hésite pas à consulter, si vraiment il a une angoisse.

Combien de fois viennent-ils ?

Parfois deux ou trois fois, ou plusieurs mois, plusieurs années. Un noyau dur vient régulièrement, car il y a pris goût, d’autres s’arrêtent parce qu’ils ont trouvé la réponse et c’est reparti. Par exemple, un pédiatre nous a recommandées à une maman dont le petit de 6 mois n’acceptait les bras de personne d’autre. Elle est seule, car le papa travaille, ne parle à aucun adulte, et le petit est le dernier des cousins. Elle appréhendait les dimanches en famille, et au fil des lundis, l’enfant s’est détaché, il fait du quatre-pattes à travers la pièce, on ne le voit plus ! En septembre, la maman reprend le travail et n’a plus d’appréhension pour la crèche.

La Maison bleue est ouverte les lundis et samedis de 9h à 12h.

Renseignements : facebook.com/lamaisonbleue/laep