Aujourd’hui en chair, demain en bière

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En m’apercevant à ma fenêtre l’autre jour, ma voisine m’a dit : « Tu connais la
chanson ? », à moi qui ne connais que ça, et aussi un morceau de Daniel Guichard pour les soirs d’hiver. Vacances j’oublie tout, plus rien à faire du tout… Je ne lui ai pas demandé si la suite, j’m’envoie en l’air, ça c’est super… la concernait directement, ou si c’était un message pour me dire que son été serait encore plus chaud que prévu, mais au moment où elle a déposé sa valise dans le coffre de sa voiture, je me suis dit que cette année en vacances, il y a une chose que l’on n’a pas oubliée, c’est le climat, le changement climatique. Difficile de ne pas être touché dans sa chair, à moins de vivre dans son frigo, ce que doit faire ma voisine pour garder un visage aussi frais et radieux, contrairement aux nappes phréatiques qui font la gueule pendant que nos gorges s’assèchent… On a un peu trop bu de bière cette année non ? Plus de doute possible, même des climatosceptiques virent leur cuti, quelque chose a changé. La sécheresse, puis les pluies torrentielles, la vitesse du changement surprend les experts et provoque des dépressions chez les pauvres humains qui n’ont rien vu venir, ou qui n’ont rien voulu voir venir alors qu’ils voyaient Venise, Vesoul, la tour Eiffel ou leur plage de sable préférée. Le changement, c’est maintenant comme disait l’autre, mais ma voisine l’a répété en fermant le capot après avoir vérifié le niveau d’huile, personne ne change de vie radicalement s’il n’y est pas obligé. Puis, elle a démarré en me rappelant de bien arroser ses nombreuses plantes (oui, j’ai ce privilège et un double des clés), et elle a pris la route de ses vacances elle aussi. Là, j’ai ouvert une mousse et j’ai regardé la pluie qui revenait sur l’Alsace.