Audrey Louis Kahn, la danseuse éternelle

Elle est née en Bretagne en 1979. Après un bac danse, passé en Touraine, elle entre dès sa première audition au Royal Palace de Kirrwiller. Une aventure extraordinaire qui dure depuis vingt ans. Un cas unique. Fidèle au poste, Audrey Louis Kahn est présente cette année encore pour les deux cent quarante représentations de Tempo, la nouvelle revue qui plaît déjà beaucoup aux spectateurs venus du monde entier. Rencontre avec une danseuse éternelle, juste avant le spectacle.

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Vous êtes la plus ancienne des danseuses du Royal Palace, c’est une fierté ?

Oui. C’est très rare de durer aussi longtemps. Que ce soit ici ou dans un autre cabaret, c’est rare de tenir le choc. Ce métier permet de voyager, il ouvre beaucoup d’opportunités, mais moi j’étais attirée par le fait de vivre de ma passion tout en menant une vie personnelle, ici c’était l’idéal. Je vis près de Saverne et je suis mariée avec un Strasbourgeois.

Vous êtes devenue une vraie Alsacienne ?

J’ai même parfois l’accent qui arrive. Je ne sais pas si c’est ce que j’ai pris de meilleur dans l’alsacien, mais bon !

Votre carrière est d’autant plus remarquable que d’année en année, vous n’êtes pas certaine d’être reprise pour la
nouvelle revue ?

C’est exact, chaque année, on repasse une audition. Je n’y vais jamais très confiante, c’est un moment de stress intense, une remise en question, mais c’est formidable, car il faut rester au top tout le temps ; du coup, je ne me laisse pas abattre. Tous les ans quand je suis choisie, c’est un soulagement. J’adore la période des répétitions, pendant un mois, on ne vit que pour ça, on ne fait rien d’autre, cela me passionne.

C’est vrai que danser à quarante ans, ce n’est pas commun, mais je suis un peu comme une grande sœur, je peux aider les nouveaux arrivants qui parfois sont très jeunes et au début de leur vie professionnelle.

Un mot sur la nouvelle revue baptisée Tempo.

C’est un spectacle qui a l’air de beaucoup plaire aux spectateurs, nous l’avons senti dès la Générale, c’est vraiment très agréable de voir le bonheur des gens, vraiment. Alors, je ne sais pas quelle est la recette miracle de cette année, car c’est encore mieux que les années précédentes, les attractions sont très fortes, les chanteurs sont très bons, les danseurs plaisent énormément. Nous avons beaucoup travaillé et je crois que nous sommes partis pour une très belle saison. C’est formidable de voir qu’après tout ce que l’on a donné lors de la préparation, ça marche de cette façon.

Vous avez choisi de nous dévoiler une photo de votre loge dans laquelle on voit quelques-uns des dix costumes de Tempo. Pourquoi est-ce important pour vous ?

Moi, c’est ce que j’aime dans ce métier. Dès que l’on porte un autre costume, on incarne des personnages différents ; dans un même show, on peut jouer une jeune alsacienne toute mignonne, se transformer en fée, ou se retrouver dans un tableau dans les années 60, et évidemment, le costume est essentiel. C’est cela qui me plaît au Royal Palace.

Vous pensez à la suite ?

Je sais que je suis beaucoup plus près de la fin de ma carrière que du début, j’avoue que l’avenir est compliqué à envisager. Ça fait vingt ans que je danse au Royal Palace, pour moi c’est normal, c’est juste la vie.