Astride Christen-Bernon adapte le Tai Chi « en fonction des possibilités du moment »

L’art du Tai Chi/Chi Gong se prête à tous les publics à la recherche de détente et d’équilibre, aussi bien dans la vie de tous les jours que pour affronter un vent contraire : cancer, handicap ou vieillesse. Astride Christen-Bernon l’enseigne depuis 1990, son association Les arts calisthénics intervient à Batzendorf et Strasbourg, et recherche des bénévoles pour animer les séances.

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Un cours de Tai Chi Chi Gong pour rééquilibrer les énergies des malades du cancer. / ©DR

Maxi Flash : Comment le Tai Chi est-il arrivé jusqu’à vous ?

Astride Christen-Bernon : J’ai une formation initiale d’enseignante, aujourd’hui à la retraite, mais c’est très intéressant d’avoir des élèves entre 3 et 99 ans ! En 1981, j’ai eu un poste à Düsseldorf qui m’a permis de me former avec des professeurs chinois et anglais. Par la suite, j’ai fait des formations universitaires, parce que j’avais le souhait de m’adapter à des publics particuliers. Aujourd’hui, je suis en processus d’écriture pour rendre mes mémoires publics.

Vous adaptez donc votre pratique aux personnes fragilisées…

ASB : En 1996, j’ai voulu faire du bénévolat pour une cause qui me tenait à cœur : les malades du sida. L’idée était de donner des cours gratuits aux soignants qui allaient au domicile de ces malades mourants. Ça ne s’est pas fait. Mais j’ai fait la connaissance du Pr Kuntzmann qui recherchait une forme de mouvement qui pourrait s’adapter aux personnes en fauteuil roulant. Il nous a ouvert ses portes et à partir de là, je suis allée vers la recherche-action. Cela me permet de travailler avec des groupes ; par exemple, je faisais des choses trop douces pour les malades du cancer, et certains m’ont dit « on n’est pas en sucre ! Même si on est très fatigué en sortant de chimio, on a envie de mouvement ». Le programme pour personnes en bonne santé peut s’adapter très facilement et chacun travaille en fonction des possibilités du moment.

Comment peut-on définir le Tai Chi ?

ASB : C’est un art corporel chinois, basé sur l’acupuncture, le principe de la circulation de l’énergie dans les méridiens, connectés aux organes et aux viscères. Il est complémentaire de la médecine occidentale, dans l’accompagnement par le mouvement, le souffle, et l’énergie. C’est une méditation en mouvements lents et très souples, on travaille beaucoup avec détente et lâcher-prise.

Cours tout public à Batzendorf, le mardi à 19h15 à la salle des fêtes ; cours adaptés à Strasbourg: cancer le mercredi à 14h, handicaps à 16h15, au centre de la Rencontre à Neudorf.

Infos www.taichi-adapted.fr


PAROLES

Sylvie, malade du cancer : « Lorsque je viens au Tai Chi, j’oublie mes soucis. C’est comme une parenthèse de la maladie. Nous ne parlons pas souvent du cancer, sauf quand des nouveaux arrivent. On rit, on blague et nous avons plaisir à être ensemble. C’est léger et je suis parfois joyeuse en quittant le cours, parce que je me sens mieux, mon corps est content. »