Alfa Romeo Stelvio, l’atout charme

Alfa Romeo profite du Salon de Genève pour présenter une version bodybuildée de son Stelvio. Ce bel hommage est une occasion de choix pour redécouvrir l’un des plus beaux SUV d’un segment pourtant peu avare en séduisants concurrents.

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Quelques semaines avant sa disparition brutale, Sergio Marchionne peaufinait encore la stratégie du groupe Fiat et la symphonie de ses filiales. Priorité serait donnée à Alfa Romeo, pièce premium de l’échiquier transalpin après le sacrifice de Lancia, et à Jeep. Le plan de l’emblématique patron décédé en juillet dernier s’était jusque-là déroulé sans accroc. À Fiat, la charge de toucher un vaste public, à commencer par les jeunes, avec les 500, et les classes moyennes, avec des modèles comme la Tipo ou la nouvelle Punto, qui flirtent avec le low-cost et la stratégie de Dacia. Alfa Romeo, elle, doit désormais se concentrer sur le premium et se mesurera pour cela aux ténors germaniques, Maserati et Ferrari se partageant le juteux gâteau du luxe et du sport. Résultat, à la mi-2017, le groupe a effacé toutes ses dettes et a enregistré des résultats records l’an passé. Avec des chiffres de vente en hausse de 7,6 % en 2018, Alfa Romeo se porte bien, malgré le sévère coup porté par la mise en place des normes antipollution WLTP. Cette bonne santé, la marque transalpine la doit principalement au Stelvio, son premier SUV devenu son véritable fer de lance avec quelque 30 000 exemplaires écoulés l’année dernière. Pas étonnant, alors, que le Stelvio se rappelle à notre bon souvenir sur le stand italien du Salon de Genève et nous rappelle qu’il est très certainement le plus intéressant Crossover du moment.

La classe à l’italienne

Il faut dire que le Stelvio est né sous une bonne étoile en reprenant la plateforme de la Giulia. Celle-ci a pu en effet bénéficier de tout le savoir-faire de Maserati en termes de châssis et de Ferrari en termes de motorisation, notamment celui de la version Quadrifoglio. Pas étonnant, alors, que l’on retrouve une grande partie des éléments qui font la qualité de la Giulia sur le premier SUV de Biscione. À commencer par le style. Avec ses rondeurs parfaitement équilibrées et son élancement sportif, le Stelvio est un véritable séducteur. Il n’a en tout cas pas à rougir face à son luxueux grand frère du groupe, le Maserati Ghibli, ou devant le Jaguar F-Pace, les deux bellâtres en vogue. L’intérieur est à l’avenant avec un soin tout particulier apporté aux finitions : plastiques moussés, bois et cuir (en option pour la sellerie) offrent un haut niveau de satisfaction, même si l’on aurait pu s’attendre, orientation premium oblige, à un petit supplément d’âme luxueux, histoire de pinailler. On doit cependant s’incliner face au dessin de la planche de bord qui, rehaussée par un grand écran central parfaitement fondu dans l’ensemble, est tout simplement une merveille ! L’habitabilité, à l’avant comme à l’arrière, grâce notamment à une excellente garde au toit, est remarquable et le coffre se situe parfaitement dans la moyenne avec ses 525 litres.

Caractère de feu

Sous le capot, on retrouve également les mêmes moteurs que ceux proposés par la Giulia, dont les très populaires 2 l turbo essence et 2,2 l diesel. Au sommet de la gamme, le bloc V6 biturbo 2,9 l, proche de celui de la Maserati Ghibli, trône aussi fièrement du haut de ses 510 ch. Un peu moins tonitruant, mais toujours très sportif, le 4-cylindres essence de 280 ch est un excellent choix pour porter cet affriolant SUV. Le bouton « start », situé au volant, comme sur les Ferrari, ou les immenses palettes en aluminium donnent le ton. Les sensations n’atteignent certes pas celles que procuraient les démesurés V6 d’Alfa du début des années 2000 – les temps ont bien changé –, mais la cavalerie sonne la charge de manière volontaire et le Stelvio s’élance avec vigueur et plaisir. Le 0 à 100 km/h est tout de même dévoré en 5,7 s, ce qui est bien mieux que le Porsche Macan (6,7 s) ou que l’Audi Q5 TFSI 2 l (6,3 s). Pari sportif réussi !

L’ensemble est porté par un châssis aux qualités dynamiques, toisant largement la concurrence allemande. Pour gérer ce monstre de puissance, la transmission se comporte, en conditions normales, comme une propulsion, avec l’intégralité du couple envoyé aux roues arrière. Dès que l’adhérence se dégrade, celui-ci est transféré en temps réel jusqu’à 50 % sur l’avant, pour un comportement routier sans faille.

Bonne nouvelle, cette pure réussite qui permet à Alfa Romeo de renouer avec les plus belles pages de son histoire, n’est pas aussi inabordable que ces prestations auraient pu le laisser croire. Le premier prix est à 41 300 € et il faudra compter environ 55 000 € pour les performantes versions de milieu de gamme, ce qui place le Stelvio, une fois encore, largement dans les roues de la concurrence. Le Stelvio Turismo Internazionale, qui fait ses débuts à Genève, est quant à lui une version sportive et chic du Stelvio, comme toutes les productions qui portent ce sigle. C’est le V6 de la Quadrifoglio qui officie ici, avec les mêmes performances de choc. Cette édition, qui rejoindra le catalogue dans les semaines qui viennent, se distingue par ses partis pris esthétiques, comme le V de la calandre et les coques des rétroviseurs en carbone, les jantes de 20 pouces peintes en noir ou les étriers de freins rouges ou jaunes. Sublime sur toute la ligne.