Adina Romana, Comme on aime

Née à Brasov en Roumanie il y a 56 ans, Adina Romana vit à côté de Beinheim, dans le canton de Wissembourg, depuis 10 ans. Diplômée en économie et pédagogie, elle quitte son pays pour l’Allemagne où elle travaille encore aujourd’hui. Peu après son arrivée, elle a obtenu un diplôme à l’École de pédagogie sociale à Ettlingen et le Master en développement du personnel de l’Université de Kaiserslautern. Mais sa passion depuis toujours est la musique. Elle poursuit sa carrière de chanteuse avec un album maintenant disponible.

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À quel âge avez-vous commencé à chanter ?

À quatre ans. Puis à l’adolescence, j’ai découvert le registre émotionnel et sophistiqué des romances roumaines. J’ai été lauréate du festival de romances le plus important de mon pays, «Crizantema de Aur» à Târgoviste. 

Pourquoi avez-vous quitté la Roumanie ?

Je suis partie juste après la révolution, car je ne voyais pas d’avenir pour moi et mes enfants. Je voulais partir, pour eux surtout. Je souhaitais vivre dans un pays au tempérament et à la mentalité proches du mien. J’ai cherché une maison dans la nature que j’adore, mais pas trop loin de l’Allemagne pour rester proche de mon travail. Je suis tombée amoureuse de l’Alsace et je suis très heureuse d’y vivre chaque jour. Mes enfants sont devenus grands, je suis deux fois grand-mère. J’ai refait et construit ma vie ici, une nouvelle vie. Je vais même demander la nationalité française. 

Vous dites que vous vous êtes habituée à tout, mais que pour la musique, vous ne voulez pas vous adapter, pourquoi ?

En ces temps extrêmement compliqués, tout le monde doit s’adapter dans sa vie privée ou dans son travail. Je l’ai trop fait en Roumanie, un pays communiste où c’était obligatoire. Je me suis adapté ici et en Allemagne, je suis très bien intégrée, mais pour la musique c’est autre chose. Je veux rester moi-même, je ne veux pas être seulement une chanteuse de chansons françaises. Dans l’un ou l’autre titre de mon disque, il y a des influences jazz, mais je ne veux pas que l’on dise que je suis une chanteuse de jazz. Je m’autorise le luxe de ne pas m’adapter à un style musical.

L’année 2018 a été importante pour vous !

Oui, je poursuis mon rêve. Je chante. Il y a quelques mois, à la 23e compétition de la chanson aux États-Unis, j’ai terminé dans les 10 finalistes auteur-compositeur avec mon titre « Aime-moi, comme je t’aime. En 2018, j’ai enregistré mon album « C’est moi » ! En apprenant le français, j’ai découvert la musicalité particulière de cette langue et j’ai commencé à écrire des chansons. Je chante l’amour et les conflits intérieurs. Les titres se fondent parfaitement avec mes tournants personnels. J’interprète des titres en français, mais aussi en allemand, et deux chansons bonus dans ma langue maternelle, dans un style indéfini, doux-amer, humoristique, implacable, mais toujours passionné.

Quelle est votre ambition avec ce disque ?

Je veux faire connaître mes chansons en France, mais je veux créer une sorte de pont entre la langue française et la langue allemande, au-delà des frontières. Je crois que mon rêve devient réalité. 

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