À la rencontre des autocars anciens

L’association Autocars anciens de France organise pour la deuxième fois en Alsace, une rencontre européenne d’autocars de collections. Entre 80 et 100 véhicules de collection sont attendus en provenance de toute l’Europe. Des centaines de visiteurs de toute l’Europe sont attendues pour admirer cette armada de véhicules d’un autre temps. Un évènement unique en France.

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Tout commence en 2007. Pour la sauvegarde d’autocars
« préhistoriques », Jean Louis Eschenlauer a créé l’Association Autocars anciens de France, qui compte aujourd’hui 430 membres. 

Il a grandi dans une entreprise de transport, il connaît les autocars anciens, alors, quand il découvre deux modèles en mauvais état, il trouve dommage de les voir dépérir et cherche des collectionneurs intéressés en France, mais il n’en trouve pas. De là naît l’idée folle de créer une association pour sauver ces deux ancêtres: « Deux seulement, c’est tout ce que l’on voulait faire, aujourd’hui, nous en avons 125 », déclare le président incrédule. 125 pièces, parmi elles quelques camions, des voitures et des machines agricoles de toutes les tailles. Le plus ancien est de 1929 et les plus récents des années 90.
12 autocars seulement ont passé le contrôle technique et sont habilités à transporter du monde.

Les autocars au cinéma

L’autocar est un véhicule qui rappelle des souvenirs à tout le monde ; de nos jolies colonies de vacances aux départs pour l’école, on a tous des souvenirs de ces engins. Les plus anciens d’entre nous n’ont pas oublié qu’il fallait charger les bagages sur le toit. « Les voitures anciennes, c’est joli, mais les autocars anciens ça fait sourire tout le monde, ça met des étoiles plein la tête, c’est extrêmement intéressant ».

Pour le président, les autocars font partie de notre patrimoine industriel, la conservation est essentielle et permet de participer régulièrement à des tournages de films, le plus souvent en région parisienne. En 2018, elle contribué à sept films dont les titres restent secrets avant la diffusion. Auparavant, Autocars anciens de France a travaillé sur des séries comme « La vie devant elles » ou « La forêt d’argent » d’Emmanuel Bourdieu avec Nicolas Duvauchelle, et pour le film « Cold war » de Pawel Pawlikowski qui se déroule pendant la guerre froide entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 1950, où encore « Maryline » de Guillaume Gallienne en 2017. 

C’est une fierté pour Jean Louis Eschenlauer, mais c’est surtout un moyen de gagner un peu d’argent pour restaurer les autocars, il faut parfois
50 000 euros pour leur refaire une beauté authentique. L’association vit aussi de locations pour des mariages ou des anniversaires et d’évènements organisés par des sociétés, le plus souvent à Paris; les conducteurs des véhicules font souvent le voyage aller-retour pour une prestation d’une heure ou deux. « Rien de ce que nous faisons aujourd’hui n’était prévu, on voulait juste sauver deux autocars de la casse, c’est tout », déclare Jean Louis Eschenlauer, retraité très actif de 68 ans, son association lui « prenant » 90% de son temps. Tout le monde est bénévole, il n’y a aucun salarié, une quinzaine de mécaniciens et de carrossiers travaillent sur la restauration, des passionnés qui entretiennent de véritables petits bijoux qui prennent beaucoup de place, mais les autocars sont « stockés » à Wissembourg, dans une ancienne usine de 14 000 m2.
Il reste encore de la place pour près d’une centaine de véhicules. 

De quoi nourrir des projets fascinants : « Nous préparons pour l’avenir, l’ouverture d’un musée technique, pas un musée de l’autocar, un musée des transports, où nous exposerons des camions, des voitures, du matériel agricole, des avions, des locomotives à vapeur et bien entendu des autocars », explique encore le président. 

À Haguenau entre le 26 et le 28 avril

En attendant, les membres d’Autocars anciens de France se préparent à accueillir la rencontre européenne d’autocars de collections. C’est une tradition pour les passionnés qui se réunissent depuis les années 2000 en Allemagne, en Suisse, en Belgique ou en France, comme à Haguenau, déjà, en 2015. C’est donc un bis repetita avec un véhicule qui viendra spécialement de Grande-Bretagne, d’autres de Hollande, d’Autriche ou de Berlin. Ils ne voyageront pas à vide, ils seront remplis de membres d’associations partenaires, ou de transporteurs propriétaires d’autocars de collection avec leurs clients, en voyage organisé d’une vingtaine de personnes. 

Au total, 350 personnes, entre 70 et 80 autocars rouleront sur le bitume alsacien pendant trois jours en Alsace, entre le 26 et le 28 avril. La réunion est prévue à Haguenau sur le parking quai des pêcheurs, le vendredi 26 après-midi. Le lendemain matin, ils partent en convoi vers Wissembourg pour revenir et être bien vus entre 15h et 19h, toujours sur le parking quai des pêcheurs, ce sera le moment fort du séjour avec de quoi prendre un verre. 

Les autocars seront toujours exposés le dimanche matin de 10h à 12h, juste avant leur départ. Rendez-vous du 26 au 28 avril, à Haguenau.  

www.autocarsanciensdefrance.fr